On sait que pour cause de manifestations violentes qui ont entraîné des morts, la circulation est restée paralysée ou presque, du 4 au 5 septembre sur la route Le Prince. Cette situation s’est étendue aux transversales et autres voies parallèles qui la bordent. Du reste, au-delà des échauffourées entre jeunes et forces de l’ordre qui empêchent, bien évidemment, tout déplacement, il existe d’autres modes de blocages que les manifestants eux-mêmes aménagent. Cela se remarque dans les quartiers périphériques éloignés de la grande circulation. Quand on veut savoir pourquoi ils le font, la réponse est toujours la même : « nous voulons échapper aux agents qui nous pourchassent. C’est pour cela que nous cherchons à ralentir leur progression par ces moyens que vous voyez là. Nous devons éviter par tous les moyens qu’ils nous rattrapent. Voilà pourquoi nous barrons la route à leurs véhicules. »
C’est ainsi qu’ils placent en travers de la route, des blocs de pierre de toutes dimensions, des troncs ou branches d’arbres et bien d’autres objets susceptibles de servir d’obstacles.
Ce matin, des citoyens de la zone ont entrepris, librement, de débarrasser cette route de ce qui l’obstrue et la ferme à la circulation. On remarque qu’une bonne partie des objets dégagés est toujours laissée sur le trottoir, sans pour autant réduire le grand mérite de ces bénévoles, dont le civisme est à encourager et à soutenir. L’amoncellement d’une partie des décombres que l’on voit ici à l’image est une illustration des efforts fournis pour rouvrir la route.
Il faut ajouter que ces obstacles installés servent parfois de points de péage que des jeunes en bande utilisent pour rançonner les usagers. Ils en font un véritable barrage et fixent un montant à leur payer forcément, pour tout passage d’engin (auto ou moto).
De pareilles situations doivent nous interpeller. L’on se rend compte qu’on est dans le non-droit absolu ou pour tout dire, dans l’anarchie totale. C’est la porte ouverte pour la délinquance et celle-ci évolue toujours, passant du stade primaire à celui plus élevé où l’individu devient incontrôlable et se transforme en une réelle menace pour la société.
Pour traiter du mieux possible ce risque majeur pour tous, au lieu de brandir contre les autres, des invectives et autres anathèmes qui nous distraient, nous devons plutôt, ensemble, trouver la solution idoine pour mieux contenir cette menace, à défaut de l’endiguer.