Le grand imam de la mosquée Fayçal de Conakry, Elhadj Mamadou Saliou Camara a essentiellement axé son sermon de ce mardi 4 juin, jour de fête de l’Aïd el Fitr sur le pardon, le respect de loi, des biens d’autrui et la vie humaine. Lisez !
«… Même si tu es le plus riche du monde, tu donnes tout ton argent en sacrifice, seul ton cœur et ta langue pourront t’amener au paradis (…). Dieu a dit que personne n’ira au paradis s’il déteste son prochain (…). Tu ne veux pas qu’on détruise ta fortune, ne détruis donc pas celle de ton prochain (…). Quand tu as le pouvoir, tu veux qu’on te respecte et qu’on écoute. En tout cas ce sont des souhaits, il faut donc faire autant pour ton ami. Ce que tu ne veux pas, il ne faut jamais le souhaiter pour ton ami. C’est en cela l’islam est totalement différent de nos organisations mondiales ou nationales classiques. C’est une organisation divine (…). Nous avons toutes des richesses, si nous ne sommes pas unis, la porte du paradis ne nous sera pas ouverte. Quand on élit un chef, restons dernière lui pour qu’il fasse vite son temps. Il est venu trouver la Guinée et les Guinéens et il s’en ira. Un chef fera toujours son temps, il ne fera jamais tout le temps. Donc, attelons-nous au développement de notre pays, laissons les petites querelles et les malentendus de côté, prenons au sérieux notre religion (…).
La Guinée, c’est comme un bateau en mer. Il y a des gens qui sont au premier étage, d’autres au deuxième et d’autres encore au troisième et ainsi de suite. Ceux qui sont en bas, quand ils veulent avoir de l’eau, ils sont obligés de monter au troisième pour s’en servir. Un jour ils ont tenu une réunion pour demander à ce qu’ils aient de l’eau sur place. Parce que, selon eux, ils sont plus proches de l’eau de la même façon que les autres qui en bénéficient. Ils ont estimé qu’ils sont fatigués de gravir les escaliers tous les jours. C’est ainsi qu’ils ont pris des marteaux et des burins avec la ferme intention de percer le bateau afin qu’ils aient de l’eau sur place…
Alors quand vous entendez pan, pan, descendez rapidement pour les retenir les mains afin qu’ils n’agissent. Parce que s’ils percent, le navire, il va chavirer et tout le monde va périr. Cet exemple est à l’image de la Guinée. Car comme ce navire, la Guinée nous appartient tous. Si nous voulons qu’elle avance, elle va avancer et si nous voulons la détruire, nous le pouvons aussi. Personne ne viendra construire notre pays à notre place (…).
La lutte politique, il faut que je le batte, le terrasse, il ne va pas (…). Cette lutte, c’est vous qui l’avez créée. Chez Dieu, on lutte pour avoir tout sauf la chefferie (…). Dieu n’a pas d’opposition, tu peux t’égarer mais, tu l’appartiens (…). Si le chef n’est pas dérangé, il peut faire travailler sa cervelle et c’est sa population qui en profitera. Vous luttez entre vous, si c’est bon, le résultat vous appartient et si c’est encore mauvais, ce résultat aussi vous appartient (…)»
Sermon tenu en soussou et traduit par Sékou Sanoh pour Guinéenews
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