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L’AFD et la FIFA lancent un projet sur l’émancipation et la protection des filles à travers la pratique du sport

Ce vendredi 16 avril 2021, Plan International, l’Agence Française de Développement et la FIFA ont conjointement lancé un projet de promotion, d’émancipation et de protection des filles à travers la pratique du football. Il concerne trois pays de l’Afrique de l’Ouest, notamment la Guinée, le Bénin et le Togo.

En Guinée, ledit programme, dénommé « Championnes », va  toucher 21 communes urbaines et rurales des préfectures de Mamou, Pita, Kissidougou, Guéckédou, Macenta, Nzérékoré et Yomou. A celles-ci, s’ajoutent la commune de Kaloum et l’Académie de Nongo, à Conakry, avec pour objectif : favoriser l’émancipation des jeunes filles  grâce au renforcement des capacités en promotion du football féminin et en compétences de vie à travers la pratique du football.

Aussi, il s’agira de promouvoir un environnement protecteur en faveur de l’égalité des genres via le renforcement des capacités des acteurs communautaires, des parents et des familles des bénéficiaires en promotion de football féminin et en compétences de vie, tout en favorisant la mise en place, par les autorités locales, d’un environnement favorable à l’égalité de genres et à l’émancipation des femmes, notamment par le football, à travers l’engagement des jeunes.

C’est le ministre d’Etat, ministre des Sports, Sanoussy Bantama Sow, qui a procédé au lancement officiel dudit projet, entouré de ses homologues de l’Éducation nationale et de l’Alphabétisation et des Droits et de l’Autonomisation des femmes, ainsi que de nombreux autres invités de marque.

Dans son discours de bienvenue, M. Abraham Badji Bangoura, représentant la mairesse de Kaloum, après s’être réjoui du choix porté sur sa sphère administrative pour abriter le lancement du présent projet, a dit qu’à travers celui-ci, la commune de Kaloum bénéficiera de la réhabilitation d’un espace pour la pratique sportive en milieu scolaire, tout en mettant un accent particulier sur le renforcement des capacités des filles, garçons et encadreurs des associations sportives.

« Promouvoir le football féminin à la base permet de cultiver le leadership chez les jeunes filles, l’estime de soi et de favoriser efficacement la lutte contre les stéréotypes de genres et les inégalités de chance entre filles et garçons vis-à-vis de la société dans la pratique du sport. L’émancipation et l’autonomisation des filles et des jeunes femmes sont pour nous une priorité.  Car, la femme guinéenne est à l’avant-garde du développement de notre cher pays« , a-t-il évalué.

De son côté, le Représentant-pays de Plan International Guinée a dit que ce projet a été initié par son institution à travers Plan International France et financé par l’AFD et la FIFA. Et que celui-ci  cadre aussi bien avec les ambitions du gouvernement.

« Avec ce projet, nous sommes fiers avec le bailleur de contribuer à l’émancipation des filles et de la jeune femme, de promouvoir un environnement protecteur en faveur de l’égalité des sexes et de renforcer les capacités en promotion du football féminin et en compétences de vie. Une innovation salutaire pour la promotion des droits des filles avec l’implication de tous les acteurs pour donner à la fois l’espoir et la chance à ces filles d’apprendre, de diriger, de  décider et de s’épanouir« , a expliqué M. Johnson Bien-Aimé.

Pour sa part,  l’Ambassadeur de France en Guinée a dit que trois raisons majeures ont motivé la France à s’associer à ce projet.  « La première est qu’on est très attaché à donner de la substance à la diplomatie féministe que veut le président Emmanuel Macron. Le président Emmanuel Macron à Ouagadougou, en 2017, a pris des orientations pour la politique française en Afrique qui sont majeures. Et parmi ces orientations, il a souligné le rôle que l’autonomisation des femmes et le sport pouvaient avoir comme levier de progrès pour la jeunesse et de transformation des sociétés en Afrique,  notamment« , a indiqué M. Marc Fonbaustier, tout en ajoutant que la Guinée (d’où est parti le projet) présente un écosystème extrêmement favorable.

Prenant la parole, le président de la Fédération guinéenne de football a salué les efforts des partenaires pour l’effectivité de ce projet dans lequel la Feguifoot est impliquée depuis quatre ans.

« L’objectif principal de la FIFA, c’est la promotion du football féminin. Pour cela, nous venons de créer au niveau de la Fédération Guinéenne de Football une ligue féminine de football dont le championnat est en train de se dérouler à l’intérieur du pays, principalement à Labé et à Kankan. (…). Pour le moment, nous sommes dans le tempo. Et bientôt, nous allons développer les compétitions universitaires dans lesquelles les filles seront impliquées à plus de 80%« , a annoncé Antonio Souaré.

Présidant la cérémonie de lancement du projet, le ministre d’État, ministre des Sports dira que la promotion du sport féminin est une priorité de son département et de l’ensemble du gouvernement aussi bien au niveau du football que de toutes les disciplines sportives. En témoigne le séminaire « Femmes et sports » organisé par son département en collaboration avec le Comité olympique national au mois de décembre 2020, et qui a regroupé huit pays avec quatre femmes par délégation, a-t-il cité à titre d’exemple.

Parlant du projet proprement dit, Sanoussy Bantama Sow a indiqué que celui-ci est une initiative à encourager et une opportunité pour les filles des  localités.

« La pratique de l’éducation physique sportive est un droit fondamental pour tous les citoyens sans distinction de sexe, de race, de religion et de conditions sociales physiques et intellectuelles. Les activités sportives sont devenues aujourd’hui non seulement un moyen incontournable d’occupation, de formation et de maintien de la santé, mais aussi un vecteur de rapprochement des peuples et des communautés au niveau des valeurs telles que la paix, la tolérance et l’équité », a-t-il jugé.

A travers une vidéo-projection, le chef du projet Championnes, Alhassane 2 Camara, a brièvement présenté le programme qui s’étend sur trois ans, avec pour objectif : renforcer le leadership des filles à travers l’éducation et la pratique du sport au sein de leurs communautés.

Selon les porteurs du programme « Championnes », la mise en œuvre de celui-ci via une mobilisation de l’ensemble des intervenants locaux va créer un impact positif sur les cibles directes et indirectes à différents niveaux.

Il  est financé à hauteur de 1.284.000 euros par l’Agence Française de Développement (907.809 euros), la Fédération Internationale de Football Association (322.345 euros) et Plan International par le biais de Plan International France (53.846 euros).

Directement, le programme « Championnes » cible 1 785 filles des écoles primaires et secondaires, 1300 garçons des écoles primaires et secondaires et 600 jeunes filles déscolarisées ou non scolarisées, en apprentissage ou au chômage. Et indirectement, il devrait toucher 105 autorités régionales, préfectorales et communales, 220 parents à travers l’APEAE, 66 leaders religieux et communautaires et 66 leaders issus d’organisations de la Société civile.

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