La préfecture de Dinguiraye est plongée dans un profond dysfonctionnement, conduisant à une paralysie totale de l’administration, comme le constate notre quotidien électronique, Guinéenews.
Située à plus de 500 kilomètres de la capitale, Conakry, la préfecture de Dinguiraye compte 603 agents de la fonction publique. Cependant, la vie administrative dans la cité d’Elhadj Oumar Tall ressemble davantage à un chaos total, sans aucun système de contrôle pour encourager le sérieux des administrateurs à y rester.
À Dinguiraye, certains fonctionnaires n’arrivent au bureau qu’à 11 heures, tandis que d’autres ne le fréquentent qu’une ou deux fois par semaine. Pire encore, il y en a qui signent les documents administratifs à domicile ou dans les cafés, ce qui entache la crédibilité et l’efficacité de l’administration.
Lors de notre visite, seuls deux services semblaient fonctionner, à savoir les services de l’agriculture et des mines. Là aussi, ce sont des stagiaires qui assurent l’essentiel du fonctionnement administratif. Les services de sécurité et de santé fonctionnent normalement. Quant à la commune urbaine de Dinguiraye, elle est depuis plusieurs mois sans locataire officiel, favorisant ainsi la fuite des recettes de cette collectivité.
« Il y a eu de nombreux départs à la retraite, de nombreux postes sont restés vacants. Certains cadres n’ont pas mis les pieds ici depuis leur affectation, ce qui crée un vide total. L’administration est quasiment gérée par des stagiaires. Les cadres refusent de venir à Dinguiraye en raison de son enclavement. Actuellement, les recettes de la mairie échappent à tout contrôle, car personne n’y prête attention », dénonce un cadre de l’administration locale qui a requis l’anonymat.
Concernant ces anomalies et dysfonctionnements, Guinéenews a tenté de joindre le préfet Cheick Mohamed Kéita. Malheureusement, on nous a appris qu’il se trouve actuellement en mission.
Au-delà de cette situation, Dinguiraye est confrontée à un enclavement à la fois inexplicable et indescriptible. Il faut parcourir plus de 80 kilomètres de pistes rurales particulièrement dégradées pour pouvoir rejoindre la route nationale numéro un (RN1) au niveau de la sous-préfecture de Bissikirima, dans la préfecture de Dabola.