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Labé : vaccination anti peste des petits ruminants, le cheptel, l’Inspecteur de l’élevage fait le point (entretien)

En ce début d’hivernage, les maladies animales notamment la peste des petits-ruminants, déciment des cheptels entiers au Fouta Djallon avec des pertes inestimables. La rédaction régionale de Guinéenews basée à Labé, est allée à la rencontre de l’inspecteur régional de l’élevage de Labé.

Interpellé en pleine campagne de vaccination, Dr Mamadou Malal Baldé est largement revenu sur la problématique tout en mettant l’accent sur les pistes de solutions dans cet entretien exclusif qu’il nous a proposé. Lisez !

Guinéenews : comment se passe la vaccination des petits ruminants qui vient de commencer ?

Dr Malal :  il y a en fait un programme sous-régional qui vise à éradiquer la peste des petits ruminants dans nos différents pays. Parce que c’est une maladie qui décime les petits ruminants à certaines périodes de l’année. Donc par rapport à ce programme, il a été décidé d’éradiquer complètement cette peste des petits ruminants. Et sur ce, un plan d’actions a été élaboré. Ce plan d’actions en ce qui concerne la Guinée, il y a eu un premier approvisionnement de 500 000 doses de vaccins contre la peste des petits ruminants, financé par la FAO (Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture). Ce vaccin est arrivé, il a été reparti au niveau de toutes les préfectures de la Guinée et cette vaccination est terminée. Apres l’épuisement de ce stock, il y a eu un deuxième approvisionnement de la CEDEAO à hauteur d’un million de doses pour tout le pays.

Guinéenews : étant une ville d’élevage par excellence en Guinée, qu’est-ce que Labé a obtenu dans ce lot de vaccins de la CEDEAO ?

Dr Malal : pour ce qui concerne la région administrative de Labé, nous avons bénéficié de 210 000 doses repartis de la façon suivante : préfecture de Labé 50 000 doses, Tougué 40 000 doses, Koubia 40 000 doses, Mali 40 000 doses, Lélouma 40 000 doses. Avec ce vaccin, nous avons pensé qu’il faille impliquer tout le monde pour la réalisation de cette campagne de vaccination. Parce qu’il faut sensibiliser, amener les éleveurs à comprendre que c’est dans leur intérêt. Ce sont des efforts du gouvernement, de nos partenaires techniques et financiers. Donc, quand les autres s’efforcent à nous appuyer pour sauver notre cheptel, il faudrait que nos éleveurs qui sont les bénéficiaires directs de cette opération soient suffisamment sensibilisés pour qu’ils adhérent.

Guinéenews : le vaccin est donc gratuit ?

Dr Malal : le vaccin est à vendre au prix de 2 000 GNF par petit ruminant, c’est-à-dire la dose.

Guinéenews : quand vous lancez un appel à la responsabilité des éleveurs pour ce qui est de la vaccination de leur cheptel, ça sous-entend que certains d’entre eux ignorent ce vaccin ?

Dr Malal : oui, il y a des éleveurs qui ne s’intéressent pas à cette vaccination. C’est seulement quand ils ont un animal malade qu’ils courent vers le vétérinaire. En ce moment, il se trouve que c’est trop tard parce que c’est une maladie virale qui est incurable. La maladie virale ne se traite pas. Donc, c’est pour cette raison qu’il faut sensibiliser les éleveurs. La sensibilisation, c’est l’information. Une personne informée peut adhérer à la chose. Mais quand la personne n’est pas informée, là ce n’est pas facile.

Guinéenews : que faites-vous pour les informer ?  

Dr Malal : nous avons vu monsieur le gouverneur qui a adressé une correspondance à tous les préfets qui devraient la répercuter au niveau des sous-préfets, des présidents de district, des chefs de quartier, de secteur. Pour que chacun, en ce qui le concerne, informe les éleveurs de sa juridiction, pour qu’ils adhérent à la vaccination. Une fois les 210 doses de la région de Labé épuisées, il y a une autre commande qui est attendu parce que la CEDEAO pense qu’il faut éradiquer cette maladie au bénéfice des éleveurs.

Guinéenews : à ce jour, quelles sont les statistiques de cette campagne de cette vaccination ?

Dr Malal : les statistiques pendant la première campagne, nous avons bénéficié de 82 000 doses de vaccins. Après la clôture de la campagne, nous avons eu environs 79 000 vaccinés parce qu’il y a des pertes. Ensuite, il y a eu une des préfectures qui n’ont pas complètement achevée. Donc, ils sont là-dessus mais les quatre autres préfectures ont complètement achevé le premier stock.

Guinéenews : donc chaque année il faut vacciner les petits ruminants ou comment vous procédez ?

Dr Malal : tout à fait ! Il faut le faire régulièrement au moins pendant 3 ans. Si pendant 3 ans on parvient à vacciner tout le cheptel, le virus responsable de la maladie n’aura plus de terrain où vivre. Donc il sera hors de notre région, hors de la Guinée et hors de la sous-région.

Guinéenews : quels sont les symptômes de ce virus ?

Dr Malal : c’est un virus qui ne peut pas être vu à l’œil nu, il faut des microscopes sophistiqués ou de dernière génération pour pouvoir l’observer au laboratoire. La maladie se manifeste d’abord par une hyperthermie, une diarrhée, une inappétence, c’est-à-dire manque d’appétit, une maigreur chez l’animal, un larmoiement, la sortie de la morve au niveau des museaux. Ensuite il y a un problème respiratoire parce que cette morve se dégage des poumons. Donc il y a un problème respiratoire.

Guinéenews : est-ce qu’on peut avoir une idée du nombre de petits ruminants répertoriés dans la région de Labé ?

Dr Malal : le cheptel de petits ruminants au niveau de la région de Labé est estimé à 1 272 268 moutons et chèvres.

Guinéenews : comment ils sont repartis entre les cinq préfectures ?

Dr Malal : ce cheptel est reparti de la façon suivante : en ovin, c’est-à-dire en moutons, Koubia a 46 805 ; Labé, 126 259 ; Lélouma, 76 994 ; Mali, 114 310 ; Tougué, 65 108 moutons. Et en ce qui concerne les caprins, c’est-à-dire les chèvres, Koubia a 94 491 ; Labé, 258 305 ; Lelouma, 149 555 ; Mali, 248 088 et Tougué a 92 356.

Ce qui donne en caprins, un total de 882 795 et en ovins, un total de 429 473. Cela, c’est une estimation datant de 2019. Parce que je précise que le recensement national de l’élevage ne s’est pas fait depuis. Mais actuellement, il y a un programme qui a entamé cette opération. N’eut été l’apparition de cette maladie (coronavirus), les opérations auraient déjà démarré. Parce que toutes les formalités ont été déjà révisées.

Propos recueillis par Alaidhy Sow pour Guinéenews.org.

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