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Labé : loin de la mendicité, des handicapés gagnent honorablement leur vie

Pour beaucoup de personnes, le handicap physique est une fatalité, un signe d’échec dans la vie ou même une malédiction. Pourtant, une autre frange de la population en général, et particulièrement des handicapés, estiment que cette infirmité est un défi à relever et non une excuse pour être un fardeau de la société. Pour mieux édifier ses lecteurs, la rédaction régionale de Guinéenews basée à Labé est allée à leur rencontre.

Disposant d’un salon de coiffure, Mahawa Diakité subvient à ses besoins sans compter sur l’aide de ses parents : « je suis handicapé, j’ai trouvé qu’aller en ville quémander ne me plaît pas du tout. Je travaille et j’arrive à subvenir à mes besoins. Je ne demande rien à mes parents. C’est vrai que parfois il n’y a pas de clients, mais on garde le cap. C’est pratiquement notre principale difficulté ; sinon ça va, je ne me plains pas trop», assure-t-elle.

Diplômé en biologie appliquée, Boussouriou Diallo également handicapé s’active à donner des cours de révision : « aujourd’hui je me débrouille un peu en donnant des cours

de révision à des élèves de la première à la 6éme année. Ensuite je forme des gens qui n’ont pas du tout fréquenté l’école dans des cours de français. Pour les élever, on évolue selon leurs programmes respectifs », témoigne-t-il.

 « Quand on me parle d’associations de handicapés, ça ne m’intéresse pas, parce que je travaille et arrive à gagner ma vie. C’est quelqu’un qui n’arrive pas à se suffire, qui a besoin de ce genre d’association. Moi je suis différentes de ces personnes-là », insiste Mahawa Diakité.

Dans le même ordre d’idée, cet autre accuse le comportement de certains handicapé dans la ville de Labé : « ça me fait mal au cœur de voir des infirmes attroupés au niveau des carrefours à attendre les bons samaritains. Et pourtant, beaucoup d’entre eux peuvent se débrouiller dans divers domaines », déplore Sow Saliou.

Ibrahima Bah, lui, mise sur ses études dans l’espoir de trouver un boulot rentable et sauver son honneur : « entre notre collège et le village, il y avait une distance de 3 à 4 kilomètres. Je venais avec un vélo tricycle. Malgré mon état physique j’ai pu continuer mes études et Dieu merci aujourd’hui je suis à l’université malgré mon état physique et je compte terminer et chercher

un emploi, afin de subvenir à mes besoins », affirme t-il.

Malgré ce courage dont font montre ces personnes frappées de handicap physique, elles sont souvent confrontées à des difficultés non négligeables. Parfois, ils font l’objet d’agression : « en tant que handicapé, des fois je rencontre des difficultés. Il y a des enfants qui sont turbulents, des enfants qui comprennent très difficilement. Il y en a aussi qui sont récalcitrants, qui m’attaquent des fois. Mais avec tout ça, j’arrive toujours à les gérer », rapporte Monsieur Boussouriou Diallo.

Ainsi, Ibrahima Bah invite ses pairs à comprendre que la rue n’est pas la solution à leur problème : « l’appel que je vais donner aux handicapés, c’est de chercher quoi faire et

quitter la rue. Il y a des ONG un peu partout ; donc essayer d’approcher ces dernières pour chercher une solution pérenne à votre situation», lance-t-il.

Tout en espérant que cet appel atteindra des oreilles réceptives, il faudrait déplorer le fait que des infirmes souvent capables de se battre pour gagner honorablement leur vie, se retrouvent dans les rues de plusieurs villes de la Guinée à quémander.

Alaidhy Sow Labé, pour Guinéenews.org

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