Face à un horizon qui ne cesse de s’assombrir du jour au lendemain, les enseignants vacataires de l’école des soins de santé communautaire de Labé décident finalement de battre le pavé. Depuis le mercredi 13 avril dernier, ces encadreurs qui représenteraient les 90% du corps enseignant de l’institution ont boudé les cours. Cela, pour dénoncer l’abandon par l’Etat qui ne livre pas leur prime depuis maintenant deux ans.
« On est là en train d’enseigner depuis maintenant 2 ans, on tient l’école parce que 90 % des enseignants sont vacataires et jusqu’à présent on n’a pas reçu nos primes. Zéro franc même pour le transport, même pour les crédits téléphoniques. C’est pour tout cela que nous avons jugé nécessaire de se faire entendre », explique Mamadou Issiagha Souaré, enseignant vacataire à l’école des soins de santé communautaire de Labé.
Selon lui, toutes les tentatives de négociation se sont soldées par des échecs en cascade. « Depuis fort longtemps, on a entrepris des démarches auprès de la direction, on a adressé trois lettres administratives à la direction. Sincèrement la direction s’est fortement impliquée. Mais on a constaté que ce n’est pas à leur niveau et qu’ils ne peuvent rien. On ne voulait pas faire l’évaluation du premier semestre mais avec l’implication de la direction on a accepté d’aller évaluer les élèves. Ainsi, on s’était dit que dès après le mois de mars, si rien n’est fait on va déclencher un autre mot d’ordre de grève », rappelle-t-il.
Interrogé sur le sujet, Docteur Mamadou Cellou Diallo, le directeur des études tente de situer les responsabilités. « En ce moment il y a pas mal de nominations qui s’effectuent, il y a des gens qui sont déplacés de part et d’autre ; donc il est très difficile de commencer à faire des paiements ou bien de déposer de l’argent à des entités sans savoir si réellement ils vont rester ou pas. Tout dernièrement, on nous a même envoyés une lettre circulaire qui émane du ministère du budget qui dit avoir saisi leur équipe technique pour qu’il puisse payer dans un bref délai », annonce-t-il.
En attendant cette issue annoncée par la direction de l’école des soins de santé communautaire, la lourde charge de dispenser l’ensemble des cours revient au petit groupe d’enseignants titulaires qui semblent débordés. « De toutes les façons, la santé c’est un domaine médical. Donc, un médecin est capable d’enseigner dans toutes les matières. Donc, parmi nous, il y a des médecins qui sont capables de le faire », estime Docteur Mamadou Cellou Diallo le directeur des études.
Par ailleurs, la demande des vacataires reste inchangée : « nous demandons à l’Etat de nous prendre en considération et de comprendre aussi que nous sommes des pères de famille et ont peut faire un jour, deux jours sans avoir quelque chose dans la marmite », ajoute Mamadou Issiagha Souaré.
Aux dernières nouvelles, la grève continue jusqu’à nouvel ordre à l’école des soins de santé communautaire de Labé.