Dans le cadre de la vulgarisation de l’avant-projet de nouvelle Constitution, les représentants du Conseil National de la Transition (CNT) ont démarré leurs activités ce lundi matin au complexe scolaire Hoggo Mbouro à Labé. Après cette première rencontre, la délégation s’est rendue auprès des autorités locales, en présence du Préfet, de son cabinet, des chefs des grandes familles du Fouta, de la ligue régionale des affaires religieuses, ainsi que des représentants de la Basse-Guinée, de la Haute-Guinée et de la Guinée forestière. Cette démarche vise à permettre à chaque citoyen de s’approprier le contenu de l’avant-projet de la nouvelle Constitution.
Dès 7h30, la délégation est entrée dans l’enceinte du complexe pour la cérémonie de montée des couleurs. Dans une ambiance conviviale, l’Honorable Saran Traoré, cheffe de mission, a transmis les salutations du Président du CNT.
Par la suite, des échanges ont eu lieu, et plusieurs élèves ont posé des questions pertinentes sur les dispositions de l’avant-projet. Oumar Diakhaby, Directeur de la communication et de l’information du CNT, a rappelé que, contrairement à la Constitution de 2020 rédigée de manière opaque, cet avant-projet a été élaboré par des Guinéens issus de diverses régions du pays. « Personne ne connaît ceux qui ont rédigé la Constitution de 2020, des experts venus de Paris et d’ailleurs. Cet avant-projet, au contraire, a été rédigé par des Guinéens. Il est fait pour vous, pour tous les Guinéens », a-t-il déclaré.
Au cours de discussions d’une heure, les échanges ont porté sur les nouvelles dispositions de la Constitution, incluant les responsabilités de l’État envers les citoyens, la création d’un Sénat, la couverture santé universelle, la gratuité de l’enseignement jusqu’à l’université, l’installation de cantines scolaires, le verrouillage de la Constitution en 14 points, et une période de sûreté de 30 ans avant toute révision constitutionnelle.
Impressionnés par cette initiative du CNT, les élèves ont exprimé diverses doléances, notamment en lien avec la qualité de l’enseignement dans les zones rurales. « C’est une grande joie de recevoir cette mission du CNT. L’idée d’installer des cantines scolaires dans les villages me plaît, car beaucoup d’enfants quittent l’école par manque de moyens pour se nourrir. L’accès gratuit aux soins de santé est aussi crucial pour moi. J’apprécie également la volonté de mettre fin à une mauvaise redistribution des ressources minières », a déclaré Mamadou Aliou Bah, élève en terminale SE.
Les notables locaux partagent ce même enthousiasme. Le grand imam et inspecteur régional des affaires religieuses de Labé, Elhadj Mamadou Badrou Bah, a exprimé le souhait de voir la nouvelle Constitution réserver une place aux autorités morales dans la gouvernance de l’État, en reconnaissance de leur rôle dans la préservation de la paix et de la cohésion sociale.
Cette rencontre entre les représentants du CNT, les élèves et les notabilités de Labé marque une avancée significative dans le processus de construction d’une Constitution inclusive et participative en Guinée. En donnant la parole aux citoyens et en répondant à leurs préoccupations, le CNT vise à renforcer l’adhésion populaire à cet avant-projet et à établir un socle de valeurs communes pour une Guinée unie, solidaire et résolument tournée vers l’avenir.