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Labé : le tout premier barrage hydroélectrique de la ville dans tous ses états (Reportage)

Relevant du quartier Madina, Ley Donghora est le secteur qui a eu l’honneur d’abriter le tout premier barrage hydroélectrique de Labé. Réalisé dans les années 1950, c’est ce barrage qui alimentait la ville de Labé en électricité jusqu’au-delà de l’accession de notre pays à l’indépendance. C’est-à-dire aux années 50, 60 et voir même 70. Près d’un siècle après, des installations de ce site hydroélectrique sont toujours en place, a-t-on votre quotidien électronique Guinéenews.

« Dans le groupe de blancs qui vivaient à Labé, il y avait un monsieur appelé Criezer qui venait régulièrement ici et il descendait souvent jusqu’au pied de la chute de Ley-Donghora. Donc, il venait surtout à la recherche de charbon de bois. Car, c’est ce que son véhicule consommait. C’est ainsi qu’il a décidé avec ses amis missionnaires blancs de mettre en place une petite centrale électrique ici. Pour la circonstance, beaucoup de personnes ont été employées dans l’exécution des travaux. Il y avait même des blancs dans le lot et c’est maître Damas de Konkola qui était le chef du chantier », explique Sally Mamadou Oury Baldé, notable dudit village.

 Plus de 70 ans après son installation, des traces de ce barrage hydroélectrique sont toujours visibles à Ley-Donghora. Ce sont, entre autres, des poteaux électriques et tuyaux hydrauliques qui faisaient tourner le générateur afin que celui-ci produise l’électricité comme nous l’explique ici Mody Mamadou Malal Diallo.

« Les tuyaux que vous voyez là servent à transporter l’eau du barrage en amont au moteur qui est installé au fond là-bas et c’est ce qui faisait tourner le moteur qui, à son tour, produisait du courant.  C’est ce qui alimentait la ville. C’est des machines et des câbles que les blancs avaient envoyés à l’époque pour faciliter l’installation de ces tuyaux parce que même un groupe de 100 personnes ne peut installer ces tuyaux », soutient-il.

 Même si le village de Ley-Donghora n’a jamais connu l’électricité malgré tout son potentiel, une grande partie du centre urbain de Labé était alimenté par ce barrage.

« Il n’y avait pas de courant ici à Ley Donghora mais, les installations traversaient le village pour rallier la ville. Certains de ces poteaux de transports sont toujours sur place ainsi que les tuyaux qu’ils avaient utilisés pour l’évacuation de l’eau. Sauf que depuis la destruction du barrage, la rivière tarit très souvent au mois de mars. Vous savez la plus grande quantité est évacuée par les tuyaux car c’est ce qui faisait tourner le moteur en bas ; donc au lieu de suivre son cours normale, l’eau passe toujours par ces tuyaux pour se retrouver en bas ; c’est pour cela qu’il y a beaucoup de perte et la rivière tarit en période d’étiage », ajoute Sally Mamadou Oury Baldé.

« La ville n’était pas grande à l’époque et c’est ce qui fait que tout le centre urbain avait l’électricité en tout cas les nécessiteux. Je ne retiens pas la durée de vie du barrage mais il a servi pendant un bon moment. Mais il faut reconnaître que le village n’avait aucune retombée. Récemment la des blancs sont venus proposer le déplacement du village de 100 mètres de tous les côtés du barrage car disaient-ils, le barrage va être réaménager. Mais cela peine toujours à voir le jour », ajoute-t-il.

Ce, alors que de nos jours, pratiquement toutes les installations sont soit dégradées soit récupérées par les agents de EDG ou soit emportées par des particuliers. Il s’agit du moteur, des appareils, … et même la maison qui abritait le moteur est complètement démolie.

Conscient de l’importance que Labé peut tirer de l’exploitation rationnelle de ce site, le village sollicite l’implication et l’accompagnement de l’État et de ses partenaires.

« Nous demandons aux autorités locales et nationales de nous aider dans la reconstruction de ce barrage, parce que c’est un patrimoine très important pour nous. Parce que comme vous le constater, c’est aussi un site touristique très prisé par la jeunesse et les étrangers », lance Diallo Ousmane, responsable de la jeunesse de Ley Donghora.

La réhabilitation de ce micro barrage pourrait certainement contribuer à améliorer le niveau de desserte en électricité qui est toujours un véritable casse-tête à Labé.

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