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Labé : Le commissaire spécial de la sécurité routière parle

Fonctionnaire d’état en exercice à Labé depuis 2012, le colonel Abdoul Tidiane Sano, commissaire principal de police, commissaire spécial de la sécurité routière de Labé a accepté de se prêter aux questions de la rédaction locale de votre quotidien électronique Guineenews pour nous parler de la genèse de la sécurité routière dans la cité de Karamoko Alpha.

A cela, nous avons évoqué avec lui le manque de personnel, l’absence de local adéquat et les causes des accidents de la circulation à Labé. Le colonel Abdoul Tidiane Sano partage dans cet entretien exclusif ses suggestions pour un meilleur développement du secteur. Lisez !

Guineenews© : Comment est né le commissariat spécial de la sécurité routière de Labé ?

Colonel Abdoul Tidiane Sano : Quand je suis venu à Labé, à l’époque ce n’était pas un commissariat spécial, c’était une section. Donc, on m’a nommé chef section sécurité routière de Labé. Au fil du temps, comme l’administration le veut, on m’a élevé au grade supérieur. Passé au grade de commandant de police et il a été créé le commissariat spécial de la sécurité routière. En ce moment, la routière n’était pas tellement nombreuse en Guinée car il n’y avait que 5 préfectures.

Guineenews©: C’était comment la collaboration avec les usagers surtout les motocyclistes ?

Colonel Abdoul Tidiane Sano : une excellente collaboration car quand je suis venu tout nouvellement, les taxi-motos n’étaient pas organisés parce qu’il y avait assez de secteurs. Mais j’ai pris tout mon temps. Dans la semaine, on pouvait se retrouver deux fois pour tenter de créer une nouvelle organisation. C’est ainsi qu’on a réussi à mieux organiser le secteur des taxi-moto. A l’époque, le maire actuel était responsable de taxi moto. Donc, on a évolué ensemble.

Guineenews© : On parle souvent de manque de personnel au niveau de la police. Est-ce le cas dans votre service ?

Colonel Abdoul Tidiane Sano : bon quand je venais d’arriver, j’étais presque seule. Mais je me suis fait assister par un capitaine à l’époque. Il était aussi lieutenant Augustin Kourouma (paix à son âme). Mais jusqu’à maintenant au moment de la création des commissariats spéciaux de la sécurité routière, la direction a jugé nécessaire de nommer un adjoint et un commandant de peloton. Donc, on était trois: le commissaire spécial, un adjoint au commissaire spécial et un commandant de péleton.

A ce jour, nous sommes toujours trois c’est-à-dire avec le même effectif ; c’est pour cette raison que la sécurité routière de Labé est supportée par les deux services que sont la direction régionale de la sureté qui nous assiste en nous donnant des agents ; le commissariat central nous donne également des agents parce que notre effectif est minime.

Guineenews© : avec cet effectif, arrivez-vous à gérer la sécurité routière dans toutes les préfectures de la région ?

Colonel Abdoul Tidiane Sano : bon, mon service est représenté dans les autres préfectures. Donc à Lelouma, Tougué, Mali et Koubia c’est des chefs sections de la sécurité routière qui sont sur place. Donc, à chaque trimestre, on me donne les statistiques que je communique à Conakry.

Guineenews© : c’est le bâtiment de la sûreté qui vous accueille ici dans un pavillon vétuste, rien n’est envisagé pour vous doter d’un local adéquat ?

Colonel Abdoul Tidiane Sano : Le problème de local s’est posé depuis mon arrivée puisqu’au début la section sécurité routière était basée au commissariat central ou on occupait une chambre. Donc, voyant le mouvement de la sécurité routière, le chef de la sûreté qui était là nous a octroyé ce bureau pour qu’on puisse continuer à travailler librement. Donc, c’est ainsi qu’on est venu ici. Et quand il y a eu l’organigramme du département, le commissariat spécial de la sécurité routière est revenu à la région.

Sinon avant, on était au niveau de la préfecture. Il y avait eu tellement de propositions, le chef du quartier de Madina avait prévu des parcelles pour y construire les bureaux de la sécurité routière mais ça été dit que la routière ne doit pas être isolée, elle doit être abritée au centre-ville. C’est ainsi que nous sommes restés dans la cour de la sûreté.

Guineenews© : en tant que spécialiste de la routière, selon vous, qu’estce qui cause la plupart des accidents à Labé?

Colonel Abdoul Tidiane Sano : pour ce qui est des accidents de la circulation, il y a beaucoup d’infractions qui occasionnent les accidents de circulation. Vous savez, généralement quand tu as des enfants, il faut savoir les éduquer parce que souvent il y a l’indiscipline puisqu’il y a des centres de formation à Labé où tu peux aller apprendre à conduire la moto ou la voiture. Mais, les propriétaires d’engins refusent d’aller apprendre à conduire. Le code de route est universel. Si tu obéis aux principes du code de route, tu ne vas jamais, jamais commettre d’accident à moins que quelqu’un vienne se heurter sur ton engin. Mais toi, tu appliqueras toujours le code de route.

 Vous savez, présentement les jeunes ont des écouteurs. Donc, quand tu bouches les oreilles avec les écouteurs et que tu te mets à écouter de la musique alors que tu pilotes un engin ; tu ne seras plus conscient de ce que tu fais.

En ce moment tu es orienté soit par la musique soit par les appels parce que les oreilles sont bouchées. Tu ne sais pas si un engin vient derrière, tu es complètement emporté par la musique. En plus, les fumeurs de drogue, les consommateurs d’alcool et les autres stupéfiants sont aussi à la base de plusieurs accidents. Sans oublier les excès de vitesse, le refus de céder le passage, la priorité à droite. Ce sont des infractions qui occasionnent beaucoup d’accidents de la circulation.

Guineenews© : Et le manque de panneaux de signalisation ?

Colonel Abdoul Tidiane Sano : A mon arrivée à Labé, j’ai fait beaucoup de démarches pour que la ville parle. Comment la ville va parler ? C’est avec l’implantation des panneaux de signalisation dans les différents carrefours. J’avais beaucoup parlé de ça ; mais c’est finalement la nouvelle équipe communale qui m’a aidé dans l’implantation des panneaux au niveau de certains carrefours. Pas tous les carrefours, mais certains. En ce moment précis, il y avait des routes qui n’avaient pas été bitumées. Mais aujourd’hui, il y a le goudron sur ces routes.

Donc, celles-ci n’ont pas de panneaux de signalisation alors que le panneau de signalisation parle comme un agent. Quand on implante un panneau ici ça peut représenter trois agents. La route de Konkola à Yali, il y a plusieurs bretelles qui doivent avoir de panneaux de signalisation parce que souvent il y a des accidents de circulation. En plus, j’ai parlé du carrefour Tinkisso et on me dit que c’est un carrefour qui n’est pas encore rendu par ENCO 5 (entreprise de construction numéro 5) qui a fait les travaux.

Guineenews© : comment évolue la courbe des accidents à Labé ?

Colonel Abdoul Tidiane Sano : de janvier à ce jour, il y a eu des accidents, mais il y a eu un changement puisqu’avant il y avait assez d’accidents. Actuellement, il y a eu une réduction parce que les gens ont commencé à comprendre. Ceux-là qui prenaient toute une famille sur une moto se font rares parce que quand tu as trois personnes sur une moto, le conducteur est gêné. Donc, il y a une nette baisse des accidents à Labé.

Des propos recueillis par Alaidhy Sow depuis Labé, pour Guinéenews

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