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Labé : lancement du projet femmes pro-Forêts par UPA développement International

Les changements climatiques ont entraîné de profonds bouleversements écologiques et socio-économiques dans le massif du Fouta-Djalon considéré comme le château d’eau d’Afrique de l’Ouest (UICN/PACO, 2009). Pour faire face à ces défis et tenter d’inverser la tendance pour le bien-être des populations, UPA Développement international (UPA DI), en collaboration avec la Chaire de recherche du Canada en économie écologique de l’Université du Québec en Outaouais et l’État guinéen, vient de lancer le projet Femmes Pro-Forêts : projet d’adaptation aux changements climatiques dans le Parc national du Moyen-Bafing en Guinée, financé par le Gouvernement du Canada par l’entremise d’Affaires mondiales Canada. La cérémonie officielle de cet important projet, impliquant en majorité la population féminine du Parc National du Moyen Bafing (PNMB) et de sa zone tampon a mobilisé les gouverneurs des régions de Labé, Mamou et Faranah ainsi que des préfets de Labé, Koubia, Lelouma et Mamou, autour des partenaires techniques et financiers, ce lundi 30 octobre 2023 au siège du projet Bafing Falémé de Labé.

D’entrée de jeu, c’est le colonel Robert Soumah, gouverneur de la région administrative de Labé, qui, dans son allocution de bienvenue, a dit en substance : « C’est un honneur de vous accueillir dans la ville de Karamoko Alpha mo Labé à l’occasion du lancement officiel du projet Femmes Pro-Forêts. Un projet d’adaptation aux changements climatiques dans le Parc national du Moyen-Bafing en Guinée, dont la plus grande partie des activités seront mises en œuvre dans les préfectures de Tougué, Mali et Koubia. Cet important projet financé par Affaires mondiales Canada et qui sera mis en œuvre en Guinée par UPA DI. Les changements climatiques sont de nos jours une préoccupation importante de notre gouvernement, car ses conséquences ont un impact important sur nos populations en général et celles du monde rural en particulier. Vous comprendrez donc notre disponibilité à accompagner toutes les initiatives soutenues par le gouvernement pour améliorer les conditions de vie des populations. Nous tenons donc, au nom des populations des zones couvertes par le projet, à remercier le Gouvernement du Canada pour le soutien financier et les organisations de mise en œuvre pour le choix de notre région pour la mise en œuvre de cet important projet. Le présent projet que nous lançons ce matin est une preuve, s’il en était encore besoin, de l’intérêt du colonel Mamadi Doumbouya, président du CNRD, président de la transition pour tout ce qui contribue au bien-être de la population, en particulier les enfants, les jeunes et les femmes ».

Pour la représentante d’Affaires mondiales Canada, Catherine Pelletier-Hardy, c’est un devoir pour son pays de venir en aide aux communautés vulnérables. « Le Canada est déterminé à aider les collectivités vulnérables à s’adapter aux changements climatiques et à atténuer leurs impacts. Les collectivités de partout dans le monde, comme c’est le cas en Guinée, subissent les effets déstabilisateurs des changements climatiques de manière spectaculaire et coûteuse. Les changements climatiques s’accompagnent de vastes gammes de défis à surmonter tels que la sécheresse, le manque d’eau et le dérèglement des précipitations. Défis auxquels doivent également s’adapter les communautés forestières. Le Canada apporte son soutien aux femmes et à leurs communautés afin d’améliorer leur résilience, leur accès à l’eau et d’autres ressources ainsi que leur participation à la prise de décision en matière environnementale. Lorsqu’elles ont un meilleur accès aux ressources et aux techniques de résistance aux intempéries, les femmes et les enfants auront plus de temps à l’éducation, au travail rémunéré, à la participation à la vie politique et publique qui améliore la vie de toute une communauté », précise-t-elle.

De son côté, le secrétaire général d’UPA Développement international, Hugo Beauregard-Langelier, a tenu à mettre un accent particulier sur son institution qui souffle cette année sur sa trentième bougie. « UPA DI c’est tout d’abord une organisation qui célèbre ses 30 ans cette année. 30 ans de coopération entre frères et sœurs de terre, 30 ans où notre mission est d’appuyer l’agriculture familiale comme modèle d’agriculture durable ; liant à la fois les considérations économiques, écologiques, d’égalité entre les femmes et les hommes et d’équité intergénérationnelle entre les parents et leurs enfants qui prendront la relève. C’est un honneur d’être avec vous ici aujourd’hui avec mes collègues ; c’est un retour pour nous en terre guinéenne après y avoir travaillé pendant près de 7 ans dans les années 2000, avec la Fédération des paysans du Fouta-Djalon » dit-il.

Ensuite, c’est madame Julie Lafortune, directrice de la Chaire de recherche du Canada en économie écologique de l’Université du Québec en Outaouais (CRCEE-UQO) qui poursuit en ces termes : « Je voudrais tout d’abord vous remercier de votre accueil chaleureux pour le lancement du projet Femmes Pro-Forêts, auquel je suis ravie de participer aujourd’hui. Dirigée par le professeur titulaire Jérôme Dupras, la Chaire de recherche du Canada en économie écologique de l’Université du Québec en Outaouais rassemble une équipe de plus d’une vingtaine de chercheuses et chercheurs, de stagiaires postdoctoraux, d’étudiantes et étudiants gradués, et de professionnels de recherche. […] Nos différentes expertises comprennent l’évaluation économique et plurielle des valeurs des services écosystémiques et la gouvernance environnementale, notamment les outils d’aide à la décision, les mécanismes de rétribution et autres outils économiques innovants. […] Nous avons également développé un réseau international sur les paiements pour services écosystémiques [à travers lequel] nous visons à analyser les fondements théoriques de ces mécanismes et leur mise en application auprès des communautés agricoles. Pour la Chaire, il est primordial de s’engager à développer et mobiliser des connaissances qui permettront d’agir concrètement face à la crise climatique et au déclin de la biodiversité, et à leurs impacts sur les communautés. En ce sens, nous sommes heureuses et heureux de participer au projet Femmes Pro-Forêts. ».

Il revient au secrétaire général, Dr. Karim Samoura au nom de la ministre de l’Environnement et du Développement durable, de livrer le message du gouvernement guinéen. « Le projet que nous nous apprêtons à lancer aujourd’hui est extrêmement important en ce sens qu’il s’inscrit dans la logique de l’intégration des actions d’adaptation au changement climatique, de promotion du genre et des solutions basées sur la nature pour la lutte contre le changement climatique, de conservation de la biodiversité et autres actions de développement économique dans la zone du Parc national du Moyen-Bafing. Il s’agit là d’une des recommandations phares de la dernière conférence du GEF, Fonds pour l’environnement mondial, tenue à Vancouver en présence d’ailleurs de monsieur le premier ministre du Canada, qui a mis l’accent justement sur le financement des projets intégrateurs. C’est pour cela que je suis particulièrement heureux d’être là au nom de madame la ministre de l’Environnement et du Développement durable pour être la personne qui assure donc, aux côtés des autorités locales, le lancement d’un projet aussi majeur et exemplaire au niveau international » dira-t-il.

Avant de poursuivre « Au nom de madame la ministre de l’Environnement et du Développement durable, permettez-moi de souhaiter la bienvenue à la délégation canadienne tout entière en terre guinéenne et plus particulièrement au Fouta-Djalon, que je préciserai source des plus grands et importants cours d’eau transfrontaliers en Afrique de l’Ouest. Madame la Ministre me charge au nom de son excellence, monsieur le président de la République, chef de l’État, chef suprême des armées, le colonel Mamadi Doumbouya et de son premier ministre, chef du gouvernement, docteur Goumou, de remercier le Gouvernement canadien et l’ensemble des partenaires associés à ce projet particulièrement orienté vers la promotion de l’action féminine dans le cadre de la lutte contre le changement climatique. En effet, l’adaptation au changement climatique est l’une des priorités du gouvernement guinéen. Notre pays étant parmi les plus vulnérables aux effets négatifs du dérèglement climatique, cette vulnérabilité concerne de nombreux secteurs vitaux de l’économie guinéenne et le bien-être des populations. Il s’agit notamment de la question des ressources en eau, de l’agriculture, de la pêche, de l’aquaculture, de la foresterie, de la santé, de l’habitat ainsi que de la santé des écosystèmes les plus fragiles », conclut-il avant de déclarer officiellement le projet Femmes Pro-Forêts dans le Parc national du Moyen-Bafing lancé.

La première journée de lancement sera bouclée par un repas offert par les organisateurs à l’ensemble des invités. Le mardi 31 octobre 2023, sera consacré à la tenue de la première réunion de comité de pilotage regroupant les membres statutaires et membres observateurs sous la présidence de Dr. Karim Samoura, Président dudit comité avec à la clé la validation du Plan de mise en œuvre (PMO) et le Plan de Travail Annuel de l’an 1 (PTA). La journée du mercredi 1 er novembre 2023, 3ème et dernier jour de la cérémonie de lancement a été consacrée à la visite de terrain à Madina Dian (dans le quartier Nadhel) et à Saala Ndouyebhè dans la commune urbaine de Labé, pour constater les activités menées avec succès par la Fédération des arboriculteurs du Fouta-Djalon.

Enfin, précisons que le projet, qui se déroulera sur une période de trois ans, du 16 mars 2023 au 31 mars 2026, sera mis en œuvre par UPA DI en collaboration avec la CRCEE de l’Université du Québec en Outaouais, Habitat, Equitas — Centre international d’éducation aux droits humains et le West African Science Service Center on Climate Change and Adapted Land Use (WASCAL).

En Guinée, le projet bénéficiera de nombreuses alliances stratégiques avec, l’Office guinéen des parcs nationaux et réserves de faunes (OGPNRF), le ministère de la Promotion féminine, de l’Enfance et des Personnes vulnérables (MPFEPV), le ministère de l’Agriculture et de l’Élevage (MAE), le ministère de l’Administration du territoire et la Décentralisation en Guinée (MATD), la Confédération nationale des organisations paysannes de Guinée (CNOP-G), la Fédération des paysans du Fouta Djallon (FPFD), le Club de jeunes filles et la Fédération des arboriculteurs du Fouta Djalon.

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