C’est une matinée agitée qui a été enregistrée ce jeudi 08 novembre 2018 dans la ville de Labé où des jeunes élèves très révoltés par le prolongement de la crise qui mine le secteur éducatif guinéen depuis plus d’un mois ont pris d’assaut plusieurs artères de la cité. Ce, en perturbant les cours dans le peu d’écoles privées qui forcent la situation et en paralysant la circulation par endroit.
Au quartier Konkola de la commune urbaine de Labé, le ton est monté d’un cran entre jeunes manifestants et policiers. Avec deux pick-up à son actif, le commandant de la CMIS (compagnie mixte d’intervention spéciale) est poliment venu expliquer aux jeunes que tout attroupement est interdit dans la ville. Décidés, les jeunes ont répliqué en soutenant qu’ils ne peuvent rester les bras croisés alors que d’autres écoles font cours en cette période de grève. « On est victime d’une injustice totale monsieur, donc c’est notre droit de revendiquer », a laisser entendre l’un des protestataires sous les ovations de ses pairs.
Interrogé après le passage des hommes en tenue, Daouda Diallo explique : « Les motifs de notre sortie dans la rue aujourd’hui, c’est juste pour réclamer notre droit le plus fondamental qui est celui à l’éducation. Le point de départ a été le stade où les services de sécurité sont venus nous disperser en nous disant qu’on n’a pas droit de manifester ; cependant, nous ne pouvons pas rester à la maison à observer ce qui se passe actuellement. C’est une injustice totale dont nous sommes victimes. C’est pour cela qu’on est sorti aujourd’hui. »
Elhadj Alimou Diallo également élève dénonce : « étant élève, soucieux de son avenir alors que ça fait plus d’un mois qu’on n’étudie pas tandis que d’autres font cours ailleurs, ça nous fait vraiment mal de voir nos amis suivre des cours alors que nous on est à la maison. »
Aux dernières nouvelles, jeunes manifestants et agents de sécurité continuaient à se pourchasser sur certains axes routiers.