À l’instar des autres villes de la Guinée, la commune urbaine de Labé est durement touchée par la crise du carburant qui ne cesse de s’aggraver de jour en jour. En ce sixième jour de crise, le litre d’essence atteint jusqu’à 40 000 GNF sur le marché noir, paralysant la circulation en raison d’une pénurie de transports, comme l’ont constaté nos reporters sur place.
Ce vendredi 22 décembre 2023 s’est fait durement ressentir dans la ville de Labé. Actuellement, le litre d’essence se négocie entre 30 000 et 40 000 GNF sur le marché noir, avec des difficultés considérables pour trouver la marchandise.
« Aujourd’hui, nous avons été contraints d’acheter un seul litre d’essence à 40 000 GNF ici à Labé. J’ai dû me rendre au village pour assister à des funérailles. J’ai tout fait pour bénéficier d’une réduction, mais en vain. C’était l’unique vendeur disponible, donc j’ai acheté et je prends maintenant la route pour le village », explique Alpha Barry, marchand.
Il continue en dénonçant : « L’État est le principal responsable de cette crise, car il autorise la vente de gazoil et suspend celle de l’essence. C’est tout simplement incroyable dans un pays normal. D’un autre côté, les pompistes des différentes stations-service de la place, en complicité avec des hommes en uniforme, profitent chaque nuit pour détourner des quantités de carburant qu’ils livrent aux vendeurs. Ces derniers continuent à faire grimper les prix chaque jour sur le marché noir. »
Cette situation a des répercussions directes sur le coût du transport. « Un seul trajet en moto-taxi coûte désormais 15 000 GNF. Les motards ne parlent plus de 2 000, 3 000 GNF ou 5 000 GNF. C’est entre 15 000 et 20 000 GNF. C’est pourquoi nous avons préféré marcher, car nous ne sommes pas en mesure de supporter ces prix. Comme vous pouvez le constater, les routes sont remplies de marcheurs. Ceux qui vont loin sont les seuls à négocier avec les motards », explique Houssainatou Diallo.
Il est important de signaler que malgré l’annonce de la vente de gazoil par le gouvernement, peu de stations-service sont actuellement opérationnelles dans la ville de Labé. C’est pourquoi de nombreux observateurs parlent de mauvaise foi.