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Labé : chauffeurs et administrateurs désertent les gares au profit des stations à la quête de l’or noir

C’est le triste constat que les reporters de votre quotidien électronique Guinéenews basés à Labé ont effectué en ce lundi 08 janvier 2024 dans plusieurs gares routières de la commune urbaine. Des lieux quasi abandonnés par chauffeurs et administrateurs ; laissant derrière eux une ambiance morose. Une situation qui préoccupe le syndicat qui craint une pénurie alimentaire avec l’immobilisation des gros porteurs.

« L’atmosphère est beaucoup triste parce que comme vous le voyez, les règlements du syndicat du transport ne sont plus respectés en cette crise. Des règlements qui disent qu’il faut charger les véhicules par ordre d’arrivée. Sauf que de nos jours, cela n’est plus d’actualité. Désormais, c’est celui qui trouve du carburant qui a l’accès. Il y a beaucoup de passagers qui viennent sans gain de cause », reconnaît maître Mamadou Tanou Nadhel Diallo le secrétaire général CNTG (confédération nationale des travailleurs de Guinée) du syndicat du transport et mécanique général Labé.

Désormais, les taxis désertent les gares pour les stations ou pire les domiciles. « Si chaque fois tu viens à la gare sans trouver de carburant, tu seras obligé de garer ta voiture à la maison pour éviter de perdre davantage. Donc, les véhicules sont garés en attendant le passage de la crise. Je ne peux pas donner de chiffre mais si c’est 60% de véhicules qui tournent à la fois, actuellement c’est juste 10% qui sont actifs sur le terrain parce qu’il y a des gens qui passent trois nuits dans une station pour avoir 20 à 25 litres de carburant. Imaginez 20 litres de carburant pour quelqu’un qui a besoin de 100 à 120 litres pour juste un déplacement aller ? Comment faire ? Donc indépendamment de notre volonté les taxis sont garés », soutient maître Tanou Nadhel.

Alpha Mamadou Diallo, commerçant à la gare routière de Kouroula peine à vendre avec cette situation dans les gares. « Je n’avais jamais vu une telle situation. Je travaille ici depuis 16 ans mais la gare n’a jamais connu une telle atmosphère. Vous savez, ici tout est lié au trafic des véhicules. Dès qu’il y a paralysie dans le transport c’est l’ensemble de l’économie de la gare qui sera directement impacté. Regardez, il n’y a même pas de passants à plus forte raison de la clientèle. Si ça continue ainsi on sera obligé de fermer et rentrer », déclare-t-il.

Plus grave les camions chargés de l’acheminement des denrées de première nécessité comme le riz, l’huile, … sont de nos jours immobilisés. Une situation qui inquiète le syndicat qui tire la sonnette d’alarme. « Si les camions ne bougent pas, c’est la famine qui va s’installer car on risque d’enregistrer une rareté des denrées sous peu. Nous savons que l’essence c’est pour le quotidien, les motos, les voitures, les élèves, … mais si les camions ne bougent pas, l’alimentation va être fortement impactée. Quand on dit recette c’est quand il y a travail si non les gens vont se regarder dans les yeux et on ne peut pas parler de recettes. Cette crise impacte tout le monde », insiste maître Mamadou Tanou Nadhel Diallo, le secrétaire général CNTG du syndicat du transport et mécanique générale Labé.

Il faut signaler que le gouvernement a de nouveau suspendu les cours ce lundi matin sur toute l’étendue du territoire national. Ce, pour une période d’une semaine selon le communiqué officiel.

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