Située dans le secteur Dianyabhée du quartier Madina à l’est de la commune urbaine de Labé, cette unité qui emploie une dizaine de personnes peut produire plus de 10 000 savons locaux communément appelé ‘’KABAKOUDOU’’. Avec les moyens du bord, l’entreprise arrive tant bien que mal à écouler ses produits sur les différents marchés de la région. Ce, malgré l’impact négatif du nouveau coronavirus a constaté sur place Guineenews.
Avec un personnel essentiellement composé d’hommes, Mamadou Dian Diallo a réussi à mettre en place une équipe dynamique de 12 personnes : « j’ai commencé ici vers 2017 juste après mon apprentissage dans le même secteur Dianyabhé. Ici, j’ai au moins 12 employés. Je les paie en fonction du travail abattu » entame-t-il.
Trouvé en pleine activité, Mamadou Mouctar Diallo tente d’expliquer le processus de fabrication du savon: « c’est avec l’huile de Tinkori (en provenance de Nzérékoré) plus la soude caustique (importé de la Chine) et l’eau qu’on fabrique ces savons. Le sac de soude caustique est de 25 kilogrammes ; donc on mélange ce sac avec trois bidons d’eau pour en faire les savons. Il ne s’agit pas de cuisson, mais on mélange dans un fut en respectant le dosage ; après on patiente le temps qu’il faut avant de commencer à former les savons à la main. La taille varie selon les prix. Il y a des savons de 1 500 GNF, de 2 000 GNF et de 5 000 GNF », explique-t-il.
En une seule journée, l’équipe de Mamadou Dian Diallo (responsable de la fabrique) peut produire plus de 10 000 savons à en croire Mamadou Alpha Diallo (son employé) : « en une journée, on peut faire beaucoup de savons car on peut faire au minimum 80 sacs de 120 morceaux chacun. Ce qui donne je pense bien 9 600 morceaux de savons par jour. Donc, cela est une estimation car on peut faire un peu plus en une journée avec toute l’équipe car on utilise environs 50, 60 bidons et plus par jour. Un seul bidon peut donner environ 170, 180 morceaux de savon », soutient-il.
Apres ce travail de longue haleine au niveau de la fabrique, le responsable de l’unité est obligé d’aller à la quête d’éventuels clients en parcourant les différents marchés de la place : « actuellement, je n’ai pas de place au marché. Je fais une sorte de commerce ambulant entre les magasins pour négocier. Si je trouve d’éventuels clients, je viens charger pour aller livrer ».
comme toute entreprise, les difficultés ne manquent dans cette activité. « C’est le fait que ce travail exige d’abord la propreté. En plus il y a souvent manque d’eau surtout en période d’étiage alors qu’on ne peut travailler sans eau. Pour ce qui est de l’Etat, à vrai dire, on n’a jamais eu de rapport avec eux. On travaille comme on peut. L’impact de la maladie c’est juste le fait que quand les marchés hebdomadaires ne travaillent pas, on éprouve des difficultés à écouler nos produits car comme vous le savez la soude caustique est importée de la chine. Et quand le trafic est bloqué, nous éprouvons d’énormes difficultés », reconnait Mamadou Dian Diallo.
Selon bien des observateurs, appuyer ce genre d’initiative pourrait réduire le chômage en république de Guinée.