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Labé : 2021, une année paisible pour cette région jadis très agitée

L’année 2021 aura été rythmée par des hauts et des bas dans nos provinces. Comme le démontre cette photographie récapitulative des faits marquants, effectuée par nos correspondants régionaux. Qui rapportent de manière objective, le quotidien d’une population éprouvée par la cherté de vie et la pandémie de Covid19. Le tout sur fond d’une insécurité galopante. Conséquence d’une mauvaise gouvernance à laquelle le putsch du colonel Mamadi Doumbouya est venu mettre un terme le 5 septembre.

Contrairement à l’année précédente, 2021 fut une année très paisible dans la région administrative de Labé où les manifestations et marches politiques et sociales ont cédé la place à une entente et une cohésion remarquables. De l’administration au sport en passant par l’éducation, la santé et autres, les programmes se sont déroulés sans incident majeur. Seule l’insécurité et les violences sexuelles se sont démarqués de cette logique avec des affaires criminelles horribles, a constaté sur place la rédaction régionale de Guinéenews basée à Labé.

Une gestion administrative décriée

L’année a commencé par un mouvement de ressortissants et résidents de la préfecture de Tougué dans la région administrative de Labé, réunis au sein d’une association pour le développement de ladite localité qui menaçaient de « massacrer » tous les chimpanzés de Koukoutamba. Cela, disent-ils, si toutefois le projet de réalisation du barrage hydro-électrique ne se concrétise pas. Face à cette menace, El Hadj Madifing Diané le gouverneur de région d’alors a aussitôt pris le problème à bras le corps, en promettant une résolution immédiate du conflit, afin que ce méga projet se réalise aussitôt. Malgré la gestion paisible de ce conflit, jusque-là les travaux de réalisation de ce barrage tant attendu peinent à démarrer effectivement.

Au mois de février 2021, éclata un conflit entre les membres du conseil communal de Labé en général et ceux de l’exécutif en particulier. Un conflit d’intérêts qui ne dit pas son nom serait à la base de la discorde qui a poussé une bonne partie des élus à bouder la mairie selon un constat effectué à l’époque par Guinéenews. Sous le sceau de l’anonymat, un membre de l’équipe communale de Labé avait laissé exploser sa frustration : « le maire gère à la fois tout au niveau de l’équipe ; tout passe par lui surtout en matière de finance. Il est l’unique signataire du compte bancaire et aucune transaction n’est possible à son insu. On est juste que des figurants ; donc pourquoi rester au sein d’un service dans lequel tu ne sers à rien », s’est-il interrogé. Un avis partagé par Boubacar Siddy Keita, également conseiller communal qui estime que tout le monde est déçu de la gestion de la commune urbaine de Labé.

Érigé en sous-préfecture en septembre 2015 par le chef de l’Etat guinéen, lors de sa tournée de campagne à l’époque dans le Fouta Djallon, c’est finalement le 16 mars 2021 que l’assemblée nationale guinéenne avait adopté l’érection de Taran en commune rurale. Une nouvelle vivement saluée par les populations de Tarambaly qui attendaient ce jour depuis plus d’un demi-siècle. Mamadou Taran Diallo, le ministre de l’Unité nationale et de la citoyenneté de l’époque, l’un des principaux promoteurs de ce découpage administratif avait vivement exprimé sa satisfaction.

Par ailleurs, une affaire de « détournement de fonds a éclaté en juillet 2021 au niveau de la commune rurale de Tangaly dans la préfecture de Tougué. En effet, le montant alloué par l’agence nationale de financement des collectivités (ANAFIC) pour la construction de la maison des jeunes de Tangaly qui s’élève à 63 816 600 GNF, a doublement été retiré au niveau du compte de la localité, domicilié à l’agence régionale de la BCRG (banque centrale de la république de Guinée) de Labé. Une information confirmée par El hadj Tanlatou Diallo, le directeur général de la BCRG qui écarte toute responsabilité de son institution qui aurait reçu des chèques en bonne et due forme. Des chèques qui ont été payés convenablement, a-t-il ajouté lors de l’entretien qu’il avait accordé à guinéenews.

Un secteur éducatif qui a repris du souffle

Le mauvais score obtenu lors des précédentes évaluations nationales, a continué à hanter la région administrative de Labé durant toute cette saison scolaire. Sauf que, autorités de l’éducation et parents d’élèves ont cette fois-ci voulu prendre le taraud par les cornes, en conjuguant le même verbe pour tenter d’inverser cette tendance. A Koubia où il y a eu zéro admis au BEPC en 2020, tous les acteurs se sont impliqués cette fois-ci pour tenter de laver cet affront et rectifier le tir qui a fait de cette préfecture la risée du pays. Pour ce faire, dès janvier ils se sont mis à la tâche à travers des collectes de fonds et des recrutements de professeurs dans l’objectif de donner des cours de mise à niveau. Des initiatives qui ont finalement payé avec un résultat nettement meilleur que le précédent. Par ailleurs, il faut signaler que l’année 2021 fut caractérisée par une accalmie sans précédent au niveau de l’éducation avec une absence de manifestations et de grèves scolaires.

Une forte amélioration dans la riposte contre la Covid19

A l’instar des autres villes, régions et pays du monde entier, la covid19 a ravi la vedette cette année également à toutes les autres maladies. La courbe de contamination a continué à monter en flèche dans la région administrative de Labé où des cas positifs ont été détectés tous les jours. Si l’année précédente, les centres de traitement épidémiologique (CT-PI) de la région n’avaient à leur actif qu’une vingtaine de malades, en 2021 le nombre a explosé et les centres ont finalement été débordés. Il a fallu installer des chapiteaux, et même louer des habitations privées, afin de pouvoir contenir le nombre de malades avec des dizaines de décès, enregistrés durant l’année écoulée dans les 5 préfectures de Labé. Visiblement, l’arrivée des vaccins a beaucoup aidé et la chaîne de contamination a finalement été coupée, les restrictions sanitaires réduites.

Par ailleurs, le premier cas positif à la fièvre hémorragique virale Ebola a été déclaré en août 2021 en Côte d’Ivoire. En provenance dit-on de la commune urbaine de Labé, tous les proches de la malade auraient été retrouvés et recensés par les autorités sanitaires qui sont arrivés à 49 contacts. Mais pas que, le chauffeur du véhicule qui a transporté la présumée porteuse du virus a également été retrouvé et mis en quarantaine, selon la direction régionale de la santé de Labé. Il y a eu plus de peur que de mal, et le chauffeur et les 49 contacts y compris les membres de la famille se sont tous avérés négatifs à la fièvre hémorragique virale Ebola. Une situation qui a suscité une batterie d’interrogations. En plus, le manque de collaboration des autorités ivoiriennes qui auraient rejeté une délégation guinéenne venue s’enquérir de l’état de santé de la Guinéenne, déclarée positive a enflammé la situation. Finalement, il a fallu l’implication de l’OMS (organisation mondiale de la santé) pour gérer ce conflit qui s’est transporté sur le terrain diplomatique.

Recrudescence de l’insécurité et violences basées sur le genre

2021 fut une année super agitée dans le volet sécuritaire à Labé avec plusieurs attaques à mains armées et des violences en majorité sexuelle inédites. Tout d’abord c’est plus de 100 millions GNF qui ont été emportés par des coupeurs de route sur la nationale numéro 1 Labé – Conakry dans une dizaine d’attaques.

Heureusement aucune perte en vie humaine de ce côté, mais les quidams emportent à chaque fois tous les biens et matériels des passagers. Par ailleurs, cette insécurité n’a pas épargné les taxi-motards qui ont également été la cible d’attaques et de rapts de moto. Dans la nuit du lundi au mardi 29 juin 2021 aux environs de 2 heures du matin à Bourbani dans le quartier Madina de la commune urbaine de Labé, des hommes armés de fusils de guerre et d’armes blanches ont procédés à plusieurs tirs de sommation, avant d’attaquer une famille dans laquelle ils ont arraché un montant estimé à plus de 300 millions GNF.

En plus, on a assisté en septembre 2021 au Kidnapping puis à l’assassinat d’El Hadj Ousmane Baldé (mineur de 4 ans) à Tairé, dans la commune urbaine de Labé. Saisie par la plainte de Mamadou Lamarana Baldé (le père de la victime), le parquet de Labé a aussitôt adressé une réquisition à la société de téléphonie concernée aux fins de géolocalisation du numéro de téléphone dont se servait le ravisseur pour demander une rançon de 50 millions GNF. C’est ainsi que Mamadou Bailo Baldé, neveu du père de la victime a été interpellé grâce à la vigilance de ses parents qui doutaient de ses mouvements. Au cours de sa fouille par ceux-ci un téléphone porteur du numéro qui appelait pour demander la rançon a été retrouvé. C’est ainsi qu’il a été arrêté et conduit à l’escadron mobile numéro 08. Ce, alors que le mineur kidnappé lui a été retrouvé au fond d’un puits non loin de la concession familiale.

Mais pas que, en novembre 2021 on a assisté au viol collectif suivi du meurtre d’une fillette de 3 ans dans le quartier Madina ici, dans la commune urbaine de Labé. Les faits se sont produits dans la soirée du vendredi 26 novembre 2021 dans le secteur Dianyabhé école. Portée disparue aux environs de 16 heures, la fillette aurait été entraînée par ses bourreaux dans une maison en construction où elle aurait été violée par un groupe de jeunes dont Mamadou Saliou Bah ; puis assassinée et abandonnée sur place.

Un autre viol collectif a été enregistré une semaine plus tard à Sannoun. Il s’agit là d’une fille d’à peine 13 ans, qui a été victime d’une série de viol dans la une même nuit. De retour d’une soirée dansante, la fille en question a été pourchassée par un monsieur qui voulait abuser d’elle. Heureusement ou malheureusement, ils ont été interrompus par un garde communal qui après la fuite du monsieur aurait personnellement violé la fille avant de prendre la clé des champs. Après cette scène et l’intervention des autorités locales, c’est le taxi-motard chargé de la raccompagner qui abuse également d’elle.

Le manque d’infrastructure affecte la justice locale

En 2021, les dossiers judiciaires ont été évacués au fur et à mesure au niveau du tribunal de première instance (TPI) de Labé, qui est toujours abrité dans un bâtiment complètement vétuste. Ce, depuis l’incendie en 2020 du palais de justice en faveur des manifestations politiques et sociales. Des dossiers criminels dont en grande majorité des cas de viols, ont été traités dans les différentes sessions des procès criminels réalisés en 2021 avec des peines allant jusqu’à 30 ans de réclusion criminelle contre des prévenus. L’autre fait marquant de ce secteur fut le manque total de maison d’arrêt auquel sont confrontés les 5 préfectures environnantes Labé.

 Ainsi, les prisonniers de Pita, Lélouma, Mali, Koubia et Tougué sont tous référés à la prison civile de Labé, qui naturellement est débordée à en croire les responsables de la structure.

Labé renoue avec les compétitions sportives

L’année 2021 fut marquée du côté du sportif par la reprise du championnat ligue 1 et 2 au stade régional El hadj Saifoulaye Diallo de Labé, à la grande satisfaction du public sportif. Ce, après la remise à niveau du stade par la fondation KPC pour l’humanité qui, comme promis, a installé une pelouse synthétique, tout en réhabilitant la tribune et les vestiaires.

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