Hier, la fête a été tout, sauf gaie, riante et rythmée, comme c’est toujours le cas, habituellement. Du moins, dans une bonne partie de la capitale. Pas que les gens n’aient pas voulu ou souhaité vivre l’ambiance de mise, en pareille circonstance, mais simplement, parce que dame pluie s’est invitée à la célébration de l’ événement. Pour tout mouiller!
De mémoire d’habitant, on a rarement vécu pareil phénomène, affirme-t-on à la ronde. Depuis la veille de la fête, une pluie intense est tombée qui ne s’est arrêtée qu’aujourd’hui. Les quelques accalmies enregistrées sont restées si brèves qu’elles n’ont guère incité les férus de fête à l’optimisme. Aussi, n’a-t-on pas observé le taux de mobilisation habituel. Les lieux de prière en plein air n’ont pas tous fonctionné, au profit des mosquées qui ont fait le plein. Les sorties pour les visites familiales et autres salutations d’usage ont été fortement perturbées. La circulation est restée d’une fluidité absolument inhabituelle pour un jour de fête. Point d’embouteillages. Aucune grappe d’enfants bruyants, heureux et innocents en vue, qui déambulent, le long des rues, dans un désordre insouciant, en quête de ‘découvertes’ et de ‘salimafos’.
Dans certaines zones de haute banlieue, comme Kagbélén que nous avons pu observer, la rue était absolument déserte. Un calme plat qui évoque une ambiance chagrinante de ville morte ou paralysée. Cette situation a prévalu jusqu’aujourd’hui, en fin de matinée.
Il faut sans doute attendre encore un peu pour renouer avec les embouteillages et autres sonorités habituelles qui étouffent et animent notre circulation routière. Le temps que reviennent les nombreux fidèles partis dans le pays profond, célébrer la Tabaski auprès des parents.
Pour ceux qui auraient eu, un tant soit peu, à regretter de n’avoir pu faire la fête, pour cause du mauvais temps, il y a lieu de leur rappeler l’adage qui dit de faire contre mauvaise fortune, bon cœur. Tant qu’on vit dans la santé et la paix, on a l’espoir de passer bien des fêtes. Peut être même que la situation qui a prévalu a empêché la commission d’accidents, étant donné la réduction sensible des déplacements qui en a résulté.
En attendant de disposer des informations y afférentes, auprès des services de sécurité routière, force est de reconnaître que la nature ne sera jamais sous notre contrôle absolu. Il est prétentieux de l’espérer.
A sa guise, si on peut parler ainsi, elle génère pluie, vent, neige, feu, volcan, séisme, inondation et tous autres cataclysmes, à intensité variable et voulue. A nous de connaître et admettre nos limites.
Autant donc, ne pas nous stresser devant des événements que nous ne pouvons pas influencer. Accueillons toujours, de bon cœur, cette pluie bienfaitrice et source de vie.
Bonne fête à tous, pour les nombreuses années à venir !