Mardi 10 Décembre 2018, le www.washingtonpost.com a publié un document signé par 44 anciens sénateurs des Etats Unis d’Amérique.
C’est une lettre qui s’adresse au nouveau sénat qui doit entrer en fonction début janvier 2019. Cette tribune traduite ici par les soins de votre quotidien électronique Guineenews©, trouve un écho particulier dans les démocraties naissantes et surtout dans la démocratie guinéenne.
Elle rappelle combien de fois la démocratie pour qu’elle soit pourvoyeuse de paix de prospérité, obéit à un certain état d’esprit. Il s’agit de la croyance selon laquelle tout ce que l’on fait, que l’on soit de l’opposition ou du pouvoir, doit obéir à un seul objectif, l’intérêt supérieur de la nation. Nous vous proposons donc de lire cette déclaration qui parlera à la conscience de toute personne qui en fera sa lecture :
« Chers membres du sénat américain, Démocrates et Républicains, il est de notre compréhension commune que nous entrons dans une période dangereuse, et nous estimons qu’il est de notre devoir de nous exprimer au sujets des enjeux importants concernant le respect de la loi, de la constitution, nos institutions de gouvernance ainsi que notre sécurité nationale.
Nous sommes à la veille de la conclusion des investigations du Conseil Spécial Robert S.Muller III, et à l’aube de celles de la chambre des représentants sur le président et son administration. La convergence probable de ces 2 évènements survient à un moment ou des conflits régionaux et des épisodes de confrontation entre puissances continuent de menacer notre sécurité nationale, économie et stabilité géopolitique.
C’est une période comme il y en a eu d’autres à des moments critiques de notre histoire, que notre nation doit gérer à tous les niveaux, avec une grande précision stratégique, avec la contribution à la fois du président et du sénat.
Nous sommes à un point d’inflexion au sein duquel les principes fondateurs de notre démocratie ainsi que les intérêts de notre sécurité nationale sont en jeu ; le règne de la loi et la capacité de nos institutions à fonctionner librement en toute indépendance doivent être garantis.
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Pendant notre service au sénat, nous avons été des alliés et des opposants, mais jamais des ennemis. Nous avons tous fait le serment d’allégeance à la constitution. Quel que soit la raison d’accord ou de désaccord, nous ne nous sommes jamais départis de notre engagement indéfectible et partagé de placer notre pays, notre démocratie et nos intérêts nationaux au-dessus de tout.
A certaines périodes de notre histoire, lorsque les crises constitutionnelles ont menacé nos fondations, c’est le sénat qui s’est levé pour défendre notre démocratie. Le moment est venu encore une fois pour que cela soit le cas.
Indépendamment de l’affiliation partisane, des tendances idéologiques ou géographiques, en notre qualité d’anciens membres de cette grande institution, nous enjoignons aux actuels et futurs sénateurs, à être des gardiens zélés et inébranlables de notre démocratie en veillant à ce que la partisannerie ou les intérêts égoïstes ne prennent pas le dessus sur l’intérêt général. »
Cet appel lancé montre combien de fois la consolidation de la démocratie est une œuvre de tous les instants. Pour une nation qui a connue plus de 250 ans de démocratie, cela montre à quel point, cette dernière n’est jamais un acquis définitif.
L’objectif de cette publication est de traduire l’importance que revêtent les valeurs, les raisons d’être de nos choix en matière de gouvernance. Ces derniers doivent être constamment rappelés et entretenus afin de garantir à nos Etats la prospérité durable dans la paix et la quiétude.
La Guinée est à la croisée des chemins. Nous avons opéré le choix de la démocratie comme mode de gouvernance de notre cité. Par conséquent, nous disposons de la responsabilité collective, que nous soyons membre de l’assemblée nationale, membre du gouvernement, responsable ou militant de parti politique, de la société civile, ou simple citoyen, de faire vivre notre démocratie dans le respect de son esprit et de ses règles. Le cas échéant, nous reculerons tous les jours et mettrons ainsi notre futur ainsi que celui de nos enfants perpétuellement en danger.
Les signataires sont :
Max Baucus (D-Mont.), Evan Bayh (D-Ind.), Jeff Bingaman (D-N.M.), Bill Bradley (D-N.J.), Richard Bryan (D-Nev.), Ben Nighthorse Campbell (R-Colo.), Max Cleland (D-Ga.), William Cohen (R-Maine), Kent Conrad (D-N.D.), Al D’Amato (R-N.Y.),John C. Danforth (R-Mo.), Tom Daschle (D-S.D.), Dennis DeConcini (D-Ariz.), Chris Dodd (D-Conn.), Byron Dorgan (D-N.D.), David Durenberger (R-Minn.), Russ Feingold (D-Wis.),Wyche Fowler (D-Ga.), Bob Graham (D-Fla.), Chuck Hagel (R-Neb.), Tom Harkin (D-Iowa), Gary Hart (D-Colo.), Bennett Johnston (D-La.), Bob Kerrey (D-Neb.), John Kerry (D-Mass.),Paul Kirk (D-Mass.), Mary Landrieu (D-La.), Joe Lieberman (I-Conn.), Blanche Lincoln (D-Ark.), Richard Lugar (R-Ind.), Barbara Mikulski (D-Md.), Ben Nelson (D-Neb.), Sam Nunn (D-Ga.), Larry Pressler (R-S.D.), David Pryor (D-Ark.), Don Riegle (D-Mich.),Chuck Robb (D-Va.), Jay Rockefeller (D-W.Va.), Jim Sasser (D-Tenn.), Alan Simpson (R-Wyo.), Mark Udall (D-Colo.), John W. Warner (R-Va.), Lowell Weicker (I-Conn.), Tim Wirth (D-Colo.)