La déclaration a été faite par le Ministre de la santé, le Médecin Général Rémy Lamah à Nzerekore lors d’une cérémonie qui a regroupé les autorités locales, partenaires et les populations.
L’épidémie de la Maladie à Virus Ebola a resurgi pour la deuxième fois en Guinée, précisément à Gouécké, une commune rurale située à 42km de la ville de N’zérékoré. C’était au mois de février 2021.
Ainsi, le 14 février, le gouvernement de la Guinée, à travers le Ministère de la Santé a officiellement déclaré sa résurgence au sud du pays. Depuis cette date, le gouvernement guinéen et ses partenaires techniques et financiers se sont engagés dans la riposte à la maladie afin d’éviter sa propagation. Cette riposte s’est menée sous la coordination efficace et réussie de l’Agence Nationale de Sécurité Sanitaire (ANSS), une structure technique du Ministère de la Santé en appui aux directions régionales et préfectorales de la santé de N’zérékoré.
Elle s’est illustrée à travers la mise en place rapide des structures de dépistage, de recherche des contacts, le renforcement de la communication des risques et l’engagement communautaire (CREC), le déploiement rapide des équipes pour assurer la riposte locale contre la maladie, la surveillance épidémiologique y compris des zones frontalières et la mise à disposition des vaccins contre l’épidémie d’Ebola.
Ces efforts conjugués ont permis de venir à bout de l’épidémie en un temps record, soit après 4 mois de bataille acharnée contre le virus.
Et 90 jours sans aucun cas positif notifié, après la sortie du dernier malade du centre de traitement, cette victoire a été célébrée ce samedi, 19 juin 2021 à N’zérékoré à la faveur d’une cérémonie qui a regroupé autour du Ministre de la Santé, les autorités préfectorales, régionales, les partenaires techniques et financiers comme l’UNICEF, l’OMS et l’OIM.
Lors de son discours, le Ministre de la Santé, Médecin Général Rémy Lamah a remercié les populations, les forces de maintien de l’ordre et de la sécurité, les leaders communautaires et religieux, les ressortissants de la région, les associations des jeunes et des femmes de la région pour leur implication sans failles quand il s’est agi de faciliter la collaboration entre les communautés et les centres de santé pendant la gestion de cette épidémie.
C’est ainsi que le Médecin Général Rémy Lamah, sur la base des préconisations et critères du règlement sanitaire international, dira « Je suis heureux de déclarer solennellement au nom du Chef de l’Etat, la fin de la résurgence de l’épidémie de la maladie à virus Ebola en Guinée. En effet, depuis 90 jours, aucun cas positif n’a été notifié après la sortie du dernier malade du centre de traitement ».
L’on se souvient, qu’entre 2014 et 2016, la Guinée et ses pays limitrophes, le Libéria et la Sierra-Leone avaient durement été frappés par l’épidémie d’Ebola. Cette fois, avec cette résurgence, la bataille contre la maladie a été vite gagnée grâce aux expériences antérieurement acquises par l’Etat guinéen et ses partenaires. C’est cette forte expérience mise à contribution pour une gestion efficace de cette crise sanitaire qui a été saluée par les partenaires techniques et financiers.
Les autorités sanitaires guinéennes ont souhaité la pérennisation de cette expérience afin de faire face, et ce, de façon efficace à d’autres urgences de santé publique. Toute chose qui contribue à rendre résiliant, le système de santé du pays. « La gestion efficace de cette résurgence de la maladie à virus Ebola a montré les performances acquises par notre système de surveillance après la terrible épreuve de 2014-2016. Nous devons tous œuvrer à préserver et à améliorer ces acquis dans l’optique de riposter efficacement contre toute épidémie et urgence de santé publique », ajoutera t-il.
Lors de cette célébration, une mention spéciale a été faite à la Directrice Régionale de l’UNICEF pour l’Afrique de l’Ouest et du Centre, Madame Marie-Pierre Poirier, qui a séjourné en Guinée du 25 au 29 mai 2021 et s’était même rendue à N’zérékoré pour saluer l’engagement et la détermination des autorités et des communautés à protéger les enfants durant cette épidémie.
Par ailleurs, cette résurgence de l’épidémie a indéniablement fait des victimes et impacté certaines familles avec pour corollaire, des enfants orphelins. D’où les interrogations de l’UNICEF quant à leur sort au lendemain de cette déclaration de la fin de l’épidémie. « Derrière et autour des 16 cas confirmés et 7 cas probables, 12 décès dont 5 confirmés et 7 probables, tous des adultes, ce sont 394 enfants dont la vie a été fortement ébranlée. Sur ces 394 enfants, 26 enfants sont devenus orphelins à cause de cette épidémie d’Ebola. Sur ces 394 enfants directement affectés à travers leurs parents, 277 sont scolarisés. Combien n’arriveront pas à terminer leur scolarité ou à réaliser leur rêve ? Combien ont subi une double stigmatisation dans l’environnement de leur lieu de résidence et à l’école ? Pour les 177 qui n’étaient pas scolarisés, quel sera leur avenir ? Et les nombreux autres enfants qui n’ont pas bénéficié des services de vaccination ou de prise en charge précoce de maladie à cause de la peur de fréquenter les structures de santé engendrée par cette épidémie supplémentaire ? », s’est interrogée, Christine Naré Kaboré, la Représentante Adjointe de l’UNICEF en Guinée.
90 jours de surveillance consolidée sont encore observés afin d’avoir la totale assurance de la fin de cette maladie à virus Ebola dans le pays.