Habituée à occuper la lanterne rouge dans les bons classements, la Guinée fait une exception dans le domaine agricole depuis la politique mise en place sous la Transition. Selon les chiffres donnés par Département américain de l’agriculture (USDA) pour la saison 2022/2023, la Guinée est le deuxième pays producteur de riz d’Afrique de l’Ouest, après le Nigéria. L’USDA précise que la Guinée a produit environ 1,95 million de tonnes de riz étuvé en 2022/2023.
Interrogé au téléphone par Guinéenews cet après-midi sur les causes de ce résultat, le ministre de l’Agriculture Mamoudou Nagnalen Barry explique : « D’abord, ce n’est pas un miracle. C’est l’ordre normal des choses, vu le potentiel de la Guinée et l’attachement de ses populations à l’agriculture. La mise en œuvre de bonne politique devrait normalement permettre d’avoir des quantités de productions qu’on vient d’avoir. Ce résultat a été obtenu, malgré un contexte mondial difficile notamment la crise en Ukraine, et grâce l’implication personnelle du Chef de l’Etat (….), qui a décidé de faire de l’agriculture un secteur prioritaire. »
Et d’ajouter : « Dans beaucoup de pays, on dit verbalement que l’agriculture est une priorité, mais les budgets, les décaissements et les investissements ne suivent pas. Depuis l’avènement du CNRD, le budget de l’Agriculture est passé de 600 milliards à 1900 milliards. C’est la plus grande hausse budgétaire jamais faite dans notre pays ! »
Ces moyens colossaux ont permis une forte mécanisation de l’agriculture, par l’achat des centaines de tracteurs et des moissonneuses-batteuses.
Et les perspectives sont bonnes, selon le ministre Barry : « L’année dernière, nous n’avons fait que 200 tonnes de semences, cette année, nous avons acheté près de 5.000 tonnes de semences ! ».
Et la Guinée ne compte pas s’arrêter au riz. Déjà, la production de la pomme de terre est passée de 50.000 tonnes à 80.000 tonnes en une année, informe le ministre de l’Agriculture. Cela s’ajoute aux bonnes perspectives pour la production de l’igname et la première place mondiale que la Guinée occupe déjà pour la production du fonio.
Toutes ces productions ont besoin, d’accompagnements, de labélisation pour que la Guinée devienne le grenier de l’Afrique de l’ouest, conclut le ministre.