Juge à la chambre des jugements de la Cour de Répression des Infractions Économiques et Financières (CRIEF), Mohamed Diawara remplace le doyen Eric Thiam à la tête de l’Assocation des magistrats de Guinée. Quelques heures après son élection par ses pairs, il a décliné ses priorités au micro de Guineenews. Lisez :
« C’est une fierté d’être porté à la tête de l’Association des Magistrats de Guinée (AMG). Bénéficier de la confiance de la majorité de ses pairs n’est pas chose facile. C’est un grand défi qui est lancé à l’endroit de ma modeste personne et je mesure l’ampleur des tâches qui m’incombent désormais. Et j’avoue être disposé à œuvrer dans le sens du dynamisme du secteur de la justice qui constitue à date une condition sine qua des réformes institutionnelles. Aucun État ne peut se développer sans une bonne administration du service public de la justice ; des cours et tribunaux animés par des magistrats dynamiques, indépendants, impartiaux et respectueux de l’éthique et de la déontologie de leur profession.
Vous le savez aussi bien que moi, que l’avenir du peuple de Guinée au nom duquel chaque magistrat guinéen est censé agir, en dépend foncièrement.
Concernant les priorités, je citerais entre autres la formation et la spécialisation des magistrats qui n’a que trop durer. Mais aussi, la valorisation de la culture d’excellence au sein de notre corps. Comme on aime le dire souvent, chacun méritera ce qu’il vaut. Désormais, celui qui se distingue mérite une récompense au prorata des valeurs qu’il incarne. Cela y va de l’intérêt des justiciables et des usagers du service public de la justice. Je pourrais également parler du suivi et de la bonne gestion de la carrière des magistrats en tenant compte des critères objectifs et des règles établies en matière de nomination du magistrat, notamment celles relatives aux dispositions des articles 19, 20 et 21 de la Loi organique du 17 mai 2013 portant statut des magistrats. Ces articles disposent respectivement : ‘’ La promotion des magistrats doit être fondée sur des facteurs objectifs, en particulier sur les qualifications professionnelles, la compétence, l’intégrité et l’expérience (article 19) ; Les magistrats du siège sont inamovibles. Ils ne peuvent, sans leur consentement préalable, recevoir une affectation nouvelle, même par voie d’avancement.
Toutefois, lorsque les nécessités de service l’exigent, les magistrats du siège peuvent être déplacés par l’autorité de nomination, sur avis conforme et motivé du Conseil supérieur de la magistrature (dont les membres viennent d’être élus)…(article 20) ;
Les magistrats des parquets et ceux de l’administration centrale du ministre de la Justice sont placés sous la direction et le contrôle de leurs chefs hiérarchiques et sous l’autorité du ministre de la Justice, garde des Sceaux. L’exercice des fonctions de magistrat du parquet obéit au principe « la plume est serve, la parole est libre ». Les magistrats du parquet peuvent, dans l’intérêt du service, être affectés d’office ou sur leur demande, sans avancement d’une juridiction à une autre par
l’autorité de nomination (article 21) ‘’
Les magistrats du siège, du parquet et l’administration centrale sont nommés par décret du Président de la République sur proposition du ministre de la Justice, Garde des sceaux, après avis conforme du Conseil supérieur de la magistrature. L’Association attachera du prix au respect strict au contenu des lois et règlements qui régissent le corps des magistrats en Guinée. Je reste et demeure optimiste pour l’avenir de la justice guinéenne. Nous sommes déjà unanimement engagés à exercer nos fonctions respectives, conformément aux lois de la République. »