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La Fête de la Tabaski: qu’en sera-t-il de la circulation routière ?

La question se pose, sans aucune once de scepticisme ou de vibration négative.  Nous ne pronostiquons rien de mauvais ou de dramatique à venir.  Cependant, nous inspirant du vécu habituel, nous nous rappellerons, d’entrée, que toute célébration  entraîne une mobilisation, surtout quand il s’agit d’une fête comme la Tabaski, qui reste l’un des événements religieux pour lequel les fidèles musulmans se déplacent le plus intensément et massivement. Chacun voulant rallier son village pour célébrer la fête en communion avec les parents. Une grande symbolique est ainsi satisfaite qui apporte des bienfaits d’ordre spirituel et moral à tous ceux qui s’y astreignent. D’autant que la prière et l’immolation du mouton sacrificiel qui ont lieu, dans le cercle intime et originel, sont accomplies au même moment que le pèlerinage aux lieux saints de l’islam. Quoi de plus beau, prenant et souhaitable pour un musulman!

Hélas! Tout cela ne va  pas sans risques. Tout déplacement, au demeurant, en est porteur. Les accidents restent une  grande probabilité à prendre en compte. Déjà, des cas de morts et de blessés ont été enregistrés en début de semaine, entre Kindia et Mamou, quand deux véhicules sont entrés en collision, suite à un dépassement irrégulier dans une courbe.

Que ce soit dans les centres urbains ou en rase campagne, la situation est à l’identique: de gros embouteillages sont signalés en maints endroits et cela pendant toute la journée, même la nuit, jusque tard.  Nous l’avons observé d’hier à aujourd’hui, au carrefour Kagbelen.  C’est aux environs de trois heures du matin que la circulation s’est ‘libérée’ de la forte congestion qui l’a enserrée en ces lieux, depuis l’après-midi d’hier. Du très rarement vu en ces lieux, indique-t-on.

Devant ce trop-plein d’effervescence, d’exaltation et d’empressement, les services de sécurité routière, police et gendarmerie, ont remis en place les dispositifs habituels pour prévenir les accidents susceptibles de se produire pendant cette période.

Pour la rase campagne notamment, il est ordonné aux unités de contrôle relevant  des huit compagnies sécurité routière basées à l’intérieur du pays, d’alléger les procédures de vérification,  pour faciliter autant que possible le mouvement des personnes et des biens. Parallèlement, il  leur est recommandé  de redoubler de  vigilance pour contrer toutes les formes d’insécurité susceptibles de provoquer des accidents, troubler l’ordre public ou porter préjudice à l’intégrité physique des citoyens. Tel le cas des attaques à mains armées. Pour le commandant de la gendarmerie routière, la période des fêtes est l’un des moments propices que choisissent les bandits de grand chemin pour commettre leurs forfaitures. Allant jusqu’à tuer les occupants des véhicules,  pour les dépouiller. Il souligne que les dispositifs spéciaux mis en place pour la sécurité des citoyens sur la route sont déjà en vigueur, depuis quelques jours. Ils prendront fin après la fête, lorsque le grand flot de ceux qui se sont déplacés pour leur village se sera estompé, indiquant qu’ils ont rejoint  en grande  majorité, leur résidence habituelle.

Le  chef d’escadron Michel Koly Sovogui  insiste pour que chaque usager comprenne les risques réels qui s’attachent à la circulation en rase campagne. « Même en temps normal, dira-t-il,  cette zone, malgré son ‘calme’ apparent, reste la plus dangereuse qui soit, comparée à celle dans les centres urbains.  En  période de fête, sa dangerosité s’accroît.  

Aujourd’hui,  par exemple, les villes sont relativement vides. Des milliers de fidèles, de toute condition, âge, sexe et destination confondus, sont en route pour l’intérieur du pays. Certains sont déjà arrivés dans leur village, loin des centres urbains. Ils sont les plus nombreux. Sur la route,  ils sont dans la joie et l’ambiance, ce qui est tout à fait normal et compréhensible. C’est la fête non ? Jusque là nous sommes d’accord. Là où ça se complique, c’est lorsque les comportements de certains d’entre eux ne s’adaptent pas aux normes de sécurité requises. Que voyons-nous ? Bon nombre de conducteurs se comportent en rase campagne avec beaucoup d’insouciance, de désinvolture ou  d’inconscience. Ils commettent beaucoup d’infractions génératrices d’accident.  Excès de vitesse, surcharge, insécurité de passagers, alcool ou drogue, circulation à gauche, dépassements défectueux, manque d’entretien, défaut de visite technique, fatigue ou sommeil au volant, sont autant d’infractions que nos services, déployés sur toutes les routes à l‘intérieur du pays, constatent régulièrement pour ne citer que celles-là.  Quand on ajoute à tout ça,  la circulation intense des gros véhicules avec lesquels ils doivent partager une route, généralement pauvre en signalisation routière et  pas assez large et en bon état, il ya lieu de s’inquiéter.

Je voudrais profiter de cette opportunité pour lancer un appel à tous ces automobilistes et motocyclistes qui fréquentent les routes de la rase campagne pendant cette période de fête. Nous les invitons à la prudence pour que chacun puisse arriver à bon port dans son village et en revenir sain et sauf. Pour que la fête ne soit pas ternie par le deuil et les pleurs, pour cause d’accident mortel ou des regrets, quand c’est un accident  avec blessures et dégâts matériels.

Je vous informe qu’un embouteillage monstre, s’étirant de Bangouyah à Coyah, sur plus de dix kilomètres, s’est produit jeudi dernier avec toutes les conséquences qu’on peut imaginer en pareilles circonstances : retards et autres effets collatéraux qu’on ne saurait évaluer. Il a duré de 09 heures du matin jusque dans la soirée. De même, toujours dans notre secteur, ce matin, un peu après huit heures, à Mambia, nous avons enregistré un accident de la circulation, autant grave que spectaculaire, impliquant deux motocyclistes roulant dans le sens Coyah-Mambia et un camion remorque. Le bilan est de 01mort.  C’est là, quelques facettes de la réalité que nous vivons au quotidien sur la route.»

Pour conclure, le chef d’escadron, Michel Koly Sovogui dira que : « la gendarmerie routière est instituée au profit des citoyens, pour les sécuriser, eux et leurs biens, en tout lieu et en toutes circonstances.  Sans les citoyens, sans les usagers, elle n’aurait pas existé. Il rassure les uns et les autres que les unités sous son commandement, agissant sous l’autorité directe du Haut Commandement de la Gendarmerie Nationale,  Direction de la Justice Militaire, assumeront  toujours,  nuit et jour, leur mission régalienne sur toute l’étendue du territoire. Pour le bien de tous !

Aux usagers, disséminés pour les besoins de la grande fête de Tabaski, dans les différents districts de notre cher et beau pays, de bien le comprendre et surtout d’en faire bon usage.

Ainsi seulement seront-ils assurés de faire le bon voyage, aller et retour espéré. Bonne fête à tous, en famille et sur la route !

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