Le Directeur général de la Guinéenne d’Électricité (EDG) a animé ce lundi une conférence de presse dans les locaux de l’entreprise, situés à la Cité Chemins de Fer, à Kaloum. L’objectif était d’expliquer les réformes entreprises par la société EDG et les défis auxquels elle est confrontée.
Ainsi, face aux accusations de délestages dans la capitale guinéenne, le DG Laye Sékou Camara est catégorique : “Conakry n’a pas subi de délestage depuis le lancement des barrages de Kaléta et de Souapiti. Pourquoi n’en parle-t-on plus ? Parce que nous avons suffisamment de production pour alimenter la capitale”.
Mais, poursuit-il, cela ne signifie pas qu’il faut s’endormir sur ses lauriers. Car, “si nous ne continuons pas à investir dans la production, d’ici 2025-2026, ce que nous avons aujourd’hui risque d’être insuffisant et nous replonger dans les délestages”, explique-t-il.
Ainsi, pour pallier le manque d’énergie à l’avenir, l’EDG et ses partenaires améliorent la production et rénovent les anciens barrages pour augmenter leur capacité de production. Elle mise aujourd’hui sur la fin de la réalisation du barrage Amaria sur le Konkouré, avec une puissance de 300 mégawatts, la rénovation complète de Donkea avec ses 15 mégawatts, et l’amélioration de la production de Garafiri, construit depuis 1997.
Cependant, si la production est suffisante, l’EDG est confrontée aux problèmes du transport de l’énergie, car son réseau de transport est vétuste. À cet effet, déplore-t-il, “une bonne partie de notre production énergétique n’est pas évacuée”.
Comment l’EDG compte-t-elle résoudre ce problème ? La Guinée étant membre de l’Organisation pour la Mise en Valeur du Fleuve Gambie (OMVG), elle pourra vendre son excédent énergétique à travers l’interconnexion sous-régionale. Elle distribuera ainsi la production de Kaléta et Souapiti vers le Sénégal, la Gambie et la Guinée Bissau. Mais tout ceci passe par la construction de postes électriques afin de démultiplier le réseautage pour évacuer l’ensemble de la puissance desdits barrages. Les lignes de transport construites pour Conakry ne peuvent pas supporter toute la capacité du complexe Kaléta-Souapiti, selon le Directeur général. D’où le projet de l’OMVG qui vient améliorer cette situation. Ce réseau, long de 576 km à l’intérieur de la Guinée, passe par Linsan, Labé, Mali, Lébékérin et Kédougou avec cinq postes. Cette ligne et celle de Boké-Guinée Bissau aideront à évacuer une bonne partie de l’énergie de Souapiti.
Selon M. Laye Camara, d’ici la fin de l’année, le complexe Souapiti-Kaléta va fournir entièrement en électricité la Basse Côte et le Fouta. En ce qui concerne la Guinée Forestière et la Haute Guinée, un réseau relie la Guinée, la Sierra Leone, le Libéria et la Côte d’Ivoire, ce qui a permis de fournir de l’électricité à la ville de N’Zérékoré. Pour la Haute Guinée, le projet Guinée-Mali part du poste de N’Zérékoré, passe par Beyla, Kérouané, Kankan et aboutit au Mali.
En ce qui concerne la distribution, c’est la partie la plus sensible, d’après le Directeur Général de l’EDG. Selon lui, Conakry n’a pas de réseau de distribution fiable. Pour faciliter la distribution, l’EDG a construit ou est en train de construire des postes électriques à Sanoya, Sonfonia et Hamdallaye pour éviter les coupures intempestives. M. Laye Camara affirme que le nombre de pannes est réduit, mais que les coupures pour travaux sont nombreuses. « Nous fournissons suffisamment d’efforts pour satisfaire notre clientèle », a réitéré le DG de l’EDG.