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Kolaboui dans le noir : un opérateur réclame plus de 3 milliards à l’ANAIM

La sous-préfecture de Kolaboui est plongée dans le noir depuis ces dernières 72 heures. A l’origine, un opérateur local ayant décidé de déconnecter ses installations électriques qui desservent la sous-préfecture depuis plus de 5 ans. Et pour cause ?

Amadou Bailo Bah, puisqu’il s’agit de lui, est un jeune entrepreneur installé à Kolaboui qu’il dessert en courant électrique depuis 2017. Cela, de 8H30 à 18H et de 19H à 1H du matin, à la satisfaction de la population, nous confie-t-il.

A la faveur des émeutes qui ont secoué la ville de Boké en général et la sous-préfecture de Kolaboui en particulier, le 19 septembre 2017, nous rappelle M. Bah, la population a focalisé ses réclamations sur trois points, à savoir : l’eau, l’électricité et l’emploi. De négociations en négociations, les protestataires ont fléchi sur l’eau et l’emploi, mais sont restés intraitables sur le courant électrique.

L’État n’ayant aucune installation à Kolaboui pouvant faire le réseau en 24H, l’entreprise Global Énergie de Kolaboui du jeune Amadou Bailo Bah a été contactée pour la mise à disposition de son réseau électrique de l’ANAIM qui sera exploité par Marinex Groupe, selon notre informateur.

Mais depuis tout ce temps, Amadou Bailo Bah dit éprouver toutes les difficultés pour récupérer ce qu’on lui doit. Un dû qui s’élève à plus de 3 milliards GNF aujourd’hui. Car, rien que pour le coût du réseau, notre interlocuteur parle 1 milliard 167 millions 656 mille francs guinéens. Ils ont utilisé le réseau pendant 58 mois.

A cela, s’ajoute le fait qu’avant le passage de ses installations à l’ANAIM, le jeune entrepreneur dit gagner 30 millions par mois. Ce qui s’élève aujourd’hui à 1 milliard 740 millions GNF depuis septembre 2017.

« Il y a une équipe de terrain qui s’occupe du suivi et de l’entretien du réseau pour un salaire de 15 millions par mois. A date, il y a 17 mois de salaires non payés. Ce qui s’élève à 255 millions », rappelle M. Bah qui a fini par déconnecter son réseau électrique jusqu’à paiement de son dû.

En outre, il nous informe que depuis ce matin, la voie ferroviaire est bloquée en signé de protestation pour exiger le retour du courant électrique dans les foyers.

Réaction de l’ANAIM

Dans le souci d’équilibrer l’information, nous sommes entrés en contact avec le Directeur général de l’Agence nationale d’aménagement des infrastructures minières. Au bout du fil, M. Mohamed Bangoura a tenu à rappeler que l’ANAIM n’a pas pour  vocation de distribuer le courant.

« Il y a eu une sollicitation de la part de l’Etat, pour aider la communauté à avoir le courant. En 2017, le président Alpha Condé a demandé à ce que l’ANAIM intervienne pour trois mois, en attendant que l’EDG ne prenne la relève. Parce que c’est le rôle de l’EDG ou du Projet d’électrification rurale. C’est ce délai de trois mois qui s’est prolongé jusqu’à aujourd’hui. C’était pour donner le groupe et le carburant. On n’a pris aucun engagement vis-à-vis de GEK pour assurer les frais d’indemnisation du réseau », a expliqué le Directeur général de l’ANAIM.

Et comme pour couper court, M. Bangoura a déclaré que si des engagements ont été pris, ils ont été pris par le gouverneur, le préfet, le sous-préfet.

« Je ne relève pas du MATD. Si on nous demande d’aider la communauté à avoir le courant, il n’est pas dit qu’on doit payer le réseau. Alors, s’il a à réclamer, il doit réclamer au gouvernorat qui a pris l’engagement. Et l’équipe sortante, et l’équipe actuelle que je dirige, personne n’a pris un engagement », a-t-il placé en concluant, tout en soutenant ne pas céder au chantage.

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