Les conflits entre éleveurs et agriculteurs prennent une proportion inquiétante à Kissidougou. Après le cas de la localité de Kondéro, dans la sous- préfecture de Fermessadou, c’est le tour des villages de Kamerendou, Sanankoro, Karakolé dans la sous-préfecture de Sangardo et Firawaya, Fourdou et Missankoroba dans la sous-préfecture d’Albadariah qui se plaignent au Tribunal de Première Instance de Kissidougou contre des éleveurs. Ils leur reprochent d’avoir envoyé leurs bœufs sans le consentement des propriétaires terriens, a-t-on appris. A peine installés, les boeufs ont commencé à dévaster les champs de manioc, selon les citoyens de cesdits villages.
Au Tribunal de Première Instance de Kissidougou, le chef du village de Kamerendou, Salifou Mara, a indiqué à notre rédaction que les villageois sont “venus à la justice pour se plaindre contre un éleveur qui s’est installé dans notre terrain de culture. C’est pour cela, on a dit à cet éleveur d’envoyer ses boeufs ailleurs, il n’a pas fait. Donc, on est venu à Sangardo pour informer les autorités de cette situation. Aussitôt, ils ont envoyé des agents techniques mais depuis que ces agents sont répartis, on n’a pas eu de suite favorable. Ensuite, on a vu le même éleveur envoyé un autre troupeau encore pour installer au même endroit que les autres. C’est ce qui nous irrite”.
Pour sa part, le procureur, André Koman Condé dira que : “le nommé Thierno Ibrahima Diallo est parti s’installer sans l’accord des propriétaires terriens dans une localité. Entre temps, il a été appréhendé. Le problème est venu dans la sous-préfecture de Sangardo. Ils ont voulu arrangé pour ainsi dire. Mais les bouviers s’en sont pris à certains citoyens de la localité de Kamerendou notamment Moussa Mara, Salifou Mara et Karifa Mara. Lors des échanges, il y a eu des coups et blessures volontaires. Donc Thierno Ibrahima Diallo et autres ont été interpellés pour les chefs des coups et blessures volontaires et de menaces. Ils ont aussi parlé dans leur plainte des occupations illégales de leurs domaines. Le mis en cause a été entendu sur ces chefs. Il a reconnu être installé sans aviser personne. Il a demandé pardon. Nous avons renvoyé à demain mercredi (ndlr, aujourd’hui) pour la suite de la procédure.”
Enfin, il a lancé un appel aux citoyens en leur demandant “rester derrière la loi. La loi va faire son travail puisque les conflits entre éleveurs et agriculteurs ne datent pas d’aujourd’hui. Mais, il faut savoir prendre le cours de la situation. Donc, que les uns et les autres se calment. Je les appelle à l’apaisement, au calme et à la retenue.”