Ils sont nombreux ces citoyens qui habitent le long de la carrière de Koliady, qui vivent de leurs activités de maraîchage. Mais selon notre constat, depuis un certain temps, les habitants de cette localité entament des activités sans pour autant bénéficier des retombées attendues de leur labeur. Cela est dû à la grande marée qui s’abat sur leurs terres, à cause de la carrière dont les eaux de ruissellement drainent de la boue sur les cultures.
Interrogé par notre reporter, Moussa Bangoura, un citoyen désemparé interpelle les autorités locales :
« le sable de la carrière a fini de gâter tous nos jardins. La grande pluie a tout ravagé sur son passage. Vraiment, cette année, on ne peut plus cultiver du riz et on ne peut, non plus, travailler ici. Donc, nous sommes très inquiets de cette situation. On avait l’habitude de cultiver le riz et après la récolte, on revend pour nourrir nos différentes familles. Mais cette année, on ne peut pas travailler le riz ici. Notre souhait est que les autorités ferment cette carrière de Koliady pour nous permettre de nourrir nos familles », a-t-indiqué.
Si les riverains de cette carrière tirent la sonnette d’alarme et interpellent les autorités à tenir compte de leur préoccupation, les autorités quant à elles, à travers le service en charge du secteur, accusent à leur tour les citoyens d’être à la base de cette situation qui les impactent directement. Le Directeur préfectoral de l’environnement et du développement durable est formel là-dessus : « c’est une préoccupation majeure pour moi, puisqu’il faut reconnaître que le Guinéen est en avance par rapport à l’urbanisation. Si vous prenez la forêt de Yogotamba, vous voyez combien de fois les bâtiments sont suspendus. Les gens sont venus construire au pied du mont, sinon, dans les conditions normales, il faut laisser au moins 20 mètres entre la montagne et les habitations. Mais, s’ils vont jusqu’aux pieds du mont et c’est la même population qui a dénaturé, qui a dégradé la forêt. Tout récemment, là où ils ont bitumé, tellement qu’il y a eu une forte pluie, ça a débordé pour rentrer dans les maisons des gens. Donc, il y a des méthodes que nous allons utiliser, c’est-à-dire, les eaux issues de ces lieux d’exploitation, nous allons chercher à les gérer en faisant des bassins. Une fois là-bas, elles peuvent s’infiltrer, une partie va au sous-sol et le reste aura moins d’impact sur les activités agricoles de ces citoyens », a déclaré Fara Kamano.
Reste à savoir si le cri du cœur des citoyens sera entendu et pris en compte par les autorités locales. Attendons de voir.