Dans son discours de l’an, le président de la transition a annoncé la mise en place des délégations spéciales au mois de février prochain. Depuis, les réactions fusent de toutes parts suite à cette annonce du Colonel Mamadi Doumbouya.
À Kindia, de nombreux acteurs socio-politiques apprécient cette décision. Notre correspondant régional a rencontré certains d’entre eux.
« Si l’on parvient à remplacer les anciennes figures par des individus porteurs d’une nouvelle conscience, capables de contribuer au développement du pays, cela serait assurément une bonne chose. Nous prions le Tout-Puissant pour que ce moment arrive et que le peuple comprenne la nécessité de remplacer ces anciens maires par des délégations spéciales. Auparavant, avec la révolution populaire, il était évident qui pouvait être élu maire, car la qualité d’un citoyen soucieux de la population était visible. Les délégations spéciales étaient ainsi plus facilement acceptées« , explique Elhadj Dianko Cisse, secrétaire fédéral du PDG-RDA de Kindia.
Selon le coordinateur de la plateforme des jeunes leaders de Guinée pour la démocratie et le développement, les autorités doivent mettre l’accent sur la compétence.
« La mise en place ou l’installation des délégations spéciales est autorisée par la loi, mais il ne faut pas répéter les erreurs du CNT, c’est-à-dire, ne pas prendre en compte l’ethnie, le régionalisme ou la position politique des individus. Il est essentiel de sélectionner des personnes compétentes qui comprennent ce qu’est la gouvernance locale. Que ce soit un individu plus âgé capable de gérer efficacement la commune urbaine de Kindia ou un jeune ayant les compétences nécessaires, l’essentiel est qu’ils comprennent réellement le développement d’une commune« , précise Salifou Sylla.
Selon la première vice-maire de la commune urbaine de Kindia, le remplacement des conseillers par une délégation spéciale est normal étant donné que leur mandat a pris fin il y a quelques mois.
« Si le mandat est arrivé à son terme, il est normal de changer les conseillers. En commune, le mandat est de 5 ans, et s’il est arrivé à échéance. Il aurait même fallu organiser les élections locales avant la fin de cette période. Si nous avons attendu la fin des 5 ans et que les autorités demandent la mise en place des délégations spéciales, c’est tout à fait normal. Le commandement n’est pas éternel, il est temporaire. Quand le moment arrive, il faut céder, et le temps donnera raison au temps« , déclare Madame Aminata Oularé.
Il est à noter que tous les regards sont désormais tournés vers les autorités de la transition pour l’installation de cette délégation spéciale, qui serait la deuxième du genre après celle de Abdoulaye Bah de 2015 à 2017, dont les souvenirs restent présents au sein de l’opinion publique.