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Kindia : Les champs en péril à cause du manque de l’essence

Face à la crise actuelle qui secoue la Guinée, ils sont nombreux qui appellent l’Etat à l’aide. Surtout ceux qui dépendent de l’agriculture notamment des planteurs. Ces derniers sollicitent l’État pour intervenir afin d’approvisionner leurs champs d’ananas en eau et éviter que les plantes ne meurent en raison de la hausse des températures. Cette situation découle du manque d’essence dans les stations, pourtant nécessaire pour alimenter les moteurs à pompe utilisés pour irriguer les cultures. Les maraîchers et planteurs de Kindia en sont directement affectés.

Selon nos informations, certains agriculteurs ont passé plus d’une semaine sans pouvoir arroser leurs champs en raison du refus de fournir de l’essence dans les stations-service. Si cette situation n’est pas corrigée, elle pourrait causer des préjudices importants aux champs d’ananas et de légumes, alertent plusieurs interlocuteurs.

Notre correspondant, basé dans la préfecture, a effectué une visite dans plusieurs champs situés à Friguiagbe et Foulaya ce vendredi 29 décembre 2023. Aujourd’hui, beaucoup d’agriculteurs tirent la sonnette d’alarme. Plusieurs personnes rencontrées ont expliqué à quel point elles souffrent en raison de la décision interdisant la présence de bidons dans les stations-service.

Interrogé, Alseny Soumah explique : « C’est une catastrophe pour un planteur de rester pendant une semaine sans une goutte d’eau pour arroser son champ de culture. Les motards et les véhicules sont servis en carburant, tandis que nous, les planteurs, sommes négligés. Nos moteurs à pompe sont difficiles à déplacer, et pour les alimenter en carburant, nous devons acheter de l’essence dans des bidons à la station et la transporter jusqu’aux champs. Cela a un impact sur nous. Si le marché n’est pas approvisionné en fruits et légumes, comment allons-nous vivre ? Nous demandons au gouvernement de nous aider. Si les planteurs ne sont pas soutenus, le marché sera exposé à la flambée des prix des produits de première nécessité. »

Le constat est le même chez Sory Soumah, un autre producteur d’ananas, qui décrit les difficultés qu’il traverse. Il en appelle au ministère compétent pour sauver leurs investissements : « Le ministre de l’Agriculture et de l’Élevage doit trouver une solution pour les planteurs en général, en particulier ceux de Friguiagbé et Foulayah. Ces plantations sont irriguées avec des moteurs qui utilisent de l’essence. Mais nos moteurs à pompe manquent de carburant pour arroser nos plantations. Cela pourrait être la plus grande perte jamais enregistrée à Kindia si la situation persiste.

Cela fait deux semaines que je ne parviens pas à arroser mon champ. Actuellement, nous achetons un litre à 60 000 fg sur le marché parallèle, avec quoi nous nous débrouillons. Nous ne pouvons pas évoluer dans ces conditions. Je plaide auprès des autorités à tous les niveaux pour qu’elles aident les planteurs à obtenir du carburant, même s’il s’agit de tickets qui nous seront livrés pour se distinguer des autres. Nous avons investi des millions en espérant obtenir quelque chose. Nous ne pouvons pas rester sans alerter le gouvernement de nos préoccupations.« 

Il est important de souligner que si rien n’est fait pour résoudre cette crise de l’essence dans les stations-service, certains secteurs pourraient connaître le même sort dans les jours à venir.

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