Du 9 au 11 octobre la ville de Kindia a abrité un atelier de vulgarisation de la loi sur la protection des victimes et des témoins auprès des associations de victimes et Ong de défense des droits de l’Homme. Une session qui vise à renforcer les compétences de ces entités participantes pour soutenir leurs membres, et à planifier des activités de sensibilisation et de plaidoyer plus efficaces. C’est une initiative qui a été menée par le Bureau des Nations Unies aux Droits de l’Homme en collaboration avec le ministère de la Justice, Garde des Sceaux et des Droits de l’Homme.
Cette formation a rassemblé 30 participants venus de Conakry et des sept régions administratives de l’intérieur du pays. Tous les participants étaient issus des Associations de Victimes des événements de l’histoire de la Guinée. Notamment, l’Association des Victimes du Camp Boiro, l’Association des Victimes des 4 événements de 1985, l’Association des Victimes des événements de 2007, l’Association des Victimes, Parents et Amis du 28 Septembre 2009, l’Association des Impactés de Souapiti, et l’Association des Déguerpis de Kaporo-Rails, Kipé 2 et Dimesse, ainsi que des Organisations de Défense des Droits de l’Homme.
Conformément au contenu et à la portée de cette loi, l’atelier de vulgarisation avait pour objectif de sensibiliser les participants aux droits et aux besoins des victimes et des témoins dans la procédure judiciaire, de les informer sur les procédures et les mécanismes de protection disponibles pour les victimes et les témoins, d’encourager la collaboration entre les associations de victimes et les autorités compétentes pour assurer une meilleure protection, et de faciliter la discussion et le partage d’expériences entre les participants pour renforcer leurs compétences et leurs connaissances.
Eric Emechean, responsable de l’unité de renforcement des capacités et de la coopération technique à l’ONU Droits de l’Homme en Guinée, a expliqué : « La tenue de cette activité visait simplement à contribuer à amplifier les efforts du gouvernement guinéen en ce qui concerne la protection des personnes vulnérables, notamment les personnes victimes, témoins et autres personnes à risque dans les procédures judiciaires. Pour nous, en tant que tutélaires du mandat des Nations Unies sur les droits de l’Homme, notre premier rôle est d’accompagner et d’apporter un appui technique aux autorités en matière de protection des victimes, des témoins et d’autres personnes vulnérables. La loi est bonne, mais nous nous sommes dit qu’il était bon que les premiers concernés par cette loi en aient une lecture adéquate et appropriée. C’est la raison pour laquelle, en partenariat avec le ministère de la justice et des droits de l’Homme, avec le soutien du PNUD et de l’UNFPA, nous avons décidé d’organiser cet atelier afin que les victimes comprennent les différentes dispositions de cette loi et puissent mieux en bénéficier. »
Les travaux de cette vulgarisation de la loi portant protection des victimes, des témoins et autres personnes en situation de risque en Guinée, ont été présidées par les autorités régionales et des représentants du ministère de la Justice.
Abdoulaye Bademba Barry, directeur national de la justice de proximité de promotion d’accès aux droits, responsable du volet protection des victimes, des témoins et des autres personnes vulnérables, a déclaré : « la loi sur la protection des victimes et des témoins est essentielle pour organiser un procès, tel que celui du 28 septembre, sans avoir de lacunes dans le système normatif législatif. C’est pourquoi une procédure d’urgence a été initiée par le gouvernement pour combler ces lacunes. Il y avait la loi sur certaines dispositions du code de procédure pénale à réviser, ainsi qu’une loi sur le fonds d’aide juridictionnelle, c’est-à-dire l’assistance judiciaire aux personnes indigentes justiciables. Cette formation est l’occasion de former les victimes et de vulgariser la loi afin que les victimes soient bien informées. »
Cet atelier a permis d’identifier les mécanismes de protection des victimes et des témoins disponibles, d’améliorer leur collaboration avec les autorités compétentes, tout en appliquant les connaissances acquises dans leur travail associatif pour mieux accompagner les victimes et les témoins.
Asmaou Diallo, présidente de l’ONG AVIPA, a exprimé sa satisfaction quant à la tenue de cet atelier : « nous remercions l’État d’avoir ratifié cette loi qui prend en compte de nombreuses revendications des victimes. Nous espérons que cette loi sera correctement appliquée pour que toutes les victimes puissent véritablement en bénéficier. C’est quelque chose que nous avons beaucoup apprécié. »