La journée mondiale de lutte contre le paludisme a été célébrée en différé le mercredi 8 mai, sous le thème « Équité en santé, égalité des sexes et droits de la personne ». C’est le ministre de la Santé et de l’Hygiène Publique, Docteur Oumar Djouhé Bah, qui a présidé l’évènement.
Selon le coordinateur national du programme de lutte contre le paludisme en Guinée, plusieurs stratégies sont mises en place pour réduire de moitié le paludisme d’ici 2027 en Guinée.
« Nous avons constaté, lors de la dernière enquête menée en 2018, une augmentation significative de la prévalence du paludisme dans la région de Kindia, alors qu’au niveau national, elle avait diminué. Par conséquent, nous avons jugé nécessaire d’organiser cet événement à Kindia. Pour relever ces défis, nous avons élaboré un plan stratégique. Toutes les activités visant à réduire le paludisme ont été documentées dans une phase de planification. Notre objectif est de réduire le paludisme de moitié ; actuellement, nous sommes à 17%. Nous visons à atteindre environ 8 à 9% d’ici 2027. Pour cela, nous avons besoin de ressources. À ce jour, nous avons pu mobiliser, avec l’aide de partenaires tels que CRS, USAID et autres, environ 65% des ressources nécessaires. Cependant, il reste un écart à combler pour rendre notre stratégie de lutte optimale. Deuxièmement, il est essentiel d’encourager la population à recourir aux soins dès l’apparition de la fièvre, dans les structures sanitaires. Troisièmement, il est crucial que les populations utilisent des moustiquaires. L’utilisation des moustiquaires est le moyen le plus efficace de lutter contre le paludisme », a expliqué le Professeur Alioune Camara.
La célébration de la journée mondiale de lutte contre le paludisme a été organisée par le ministère de la Santé et de l’Hygiène Publique, en collaboration avec le programme de lutte contre le paludisme, avec le soutien technique et financier de partenaires.
Carl Anderson, Directeur Adjoint de l’USAID-Guinée, a expliqué : « Notre contribution se fait à travers notre programme de lutte contre le paludisme, y compris la distribution de moustiquaires imprégnées d’insecticide à longue durée d’action (MILDA) et la fourniture d’intrants, ainsi que des campagnes de sensibilisation avec nos relais communautaires. C’est ainsi que nous collaborons avec les Guinéens pour combattre le paludisme. Nous réaffirmons notre engagement, qui remonte à 2011, et nous continuerons nos efforts. Nous poursuivrons tous les programmes visant à combattre le paludisme dans les foyers, les villages et les communautés, en sachant que le gouvernement américain est à leurs côtés pour les aider à réduire le taux de paludisme en Guinée », a déclaré le Directeur Adjoint de l’USAID-Guinée.
De son côté, le Catholic Relief Services (CRS) s’est réjoui de son rôle en tant que principal récipiendaire de la subvention paludisme du Fonds mondial en Guinée.
« Je tiens tout d’abord à remercier le gouvernement guinéen et le Fonds Mondial pour avoir fait confiance au CRS en lui confiant la gestion de la subvention du paludisme et le renforcement du système de santé, pour un montant total d’environ 88,5 millions de dollars américains sur la période de Janvier 2024 à Décembre 2026. Le CRS renouvelle sa gratitude envers l’État guinéen et le Fonds Mondial pour cette confiance. Nous tenons à vous assurer que nous mettons tout en œuvre pour la réussite de cette subvention. Je tiens à souligner notre engagement à travailler avec les institutions étatiques, en particulier le PNLP, dans le cadre de l’initiative HP (High Performing Implementers), pour renforcer leurs capacités de gestion de cette subvention », a déclaré Moussa Dominique Bangre, représentant résident du CRS en Guinée.
Prenant la parole, le ministre de la Santé et de l’Hygiène Publique a réaffirmé l’engagement du gouvernement dans tous les efforts déployés pour lutter contre le paludisme en Guinée.
« Il est indéniable que de nombreux efforts ont été déployés par le gouvernement et les acteurs à tous les niveaux, notamment les partenaires techniques et financiers, ainsi que les acteurs sur le terrain. Malgré ces nombreux efforts, le paludisme reste un problème de santé publique majeur. Il demeure la première cause de consultations et de décès dans notre pays, en raison de sa morbidité et de sa mortalité. Environ 2 millions de cas de paludisme ont été enregistrés en 2023 dans les structures de santé et au niveau communautaire. Sans aucun doute, cette maladie perpétue les inégalités et constitue un obstacle à la couverture sanitaire universelle. Nous devons donc agir pour renforcer la lutte contre le paludisme en adoptant des approches novatrices qui prennent en compte le genre et ciblent en priorité les groupes vulnérables, notamment les enfants de moins de 5 ans et les femmes enceintes », a déclaré le Docteur Oumar Djouhé Bah, ministre de la Santé.
Il convient de rappeler que chaque année, le 25 Avril, le monde entier célèbre la journée mondiale de lutte contre le paludisme.