La lutte contre l’occupation anarchique des emprises des voies publiques est très loin d’être gagnée. A Kindia, comme d’ailleurs dans la plupart des villes guinéennes, des marchands ambulants et autres étalagistes ont quasiment obstrué la circulation, a-t-on constaté.
Les rues de la commune urbaine sont par les marchands ambulants et les étalagistes qui ont eu l’outrecuidance de « transformer » la route en un lieu de commerce. Partout, ils prennent d’assaut les grands carrefours du centre-ville en obstruant la circulation malgré l’injonction des autorités locales.
Interrogées sur ces comportements, des femmes dénoncent le manque de places dans le marché. C’est le cas de Madalo Sylla qui déplore le manque de « place à l’intérieur au marché ». « C’est ce qui nous pousse de sortir pour ventre sur le trottoir. Chaque jour, nous payons 500 FG comme taxe journalière. Mais, nous ne connaissons pas comment ces montants sont utilisés. C’est pourquoi, nous sortons dehors même si notre sécurité est en danger », explique-t-elle.
Pour l’administration du marché, il y a suffisamment de places à l’intérieur du marché. « Ce n’est pas vrai », rétorque M’Balou Fatoumata Keita. « Il n’y a pas suffisamment de places à l’intérieur des marchés. A cela, il faut ajouter que certains clients n’aiment pas entrer à l’intérieur des marchés à cause des innombrables bousculades », renchérit Bintouraby Soumah.
Aboubacar Camara, garde communal, explique l’impuissance des autorités : « ces étalagistes sont vraiment incontrôlables et ingérables. Chaque jour, nous menons des combats par rapport à ce comportement. Malheureusement, nous n’arrivons pas à trouver la solution alors que l’intérieur du marché est totalement vide».
Pour sa part, Aissata Sow, l’administratrice du grand marché de Kindia, l’occupation anarchique des emprises des voies publiques est liée à l’état de ce lieu de commerce qui est aujourd’hui très petit. « Nous avons mené beaucoup de luttes par rapport à ce phénomène. Nous avons même certaines de leurs marchandises saisies ici dans nos bureaux. Ces femmes et ces conducteurs de mototaxis envahissent illégalement ces emprises nuit et jour. Il faut que les autorités envisagent d’autres mesures plus sévères pour que ces étalagistes quittent définitivement ces voies publiques. Mais, il faut aussi reconnaitre que la capacité d’accueil de ce marche aujourd’hui fait que les gens sont obligés de sortir. Avec l’organisation de la fête tournante que Kindia va abriter cette année, on aura bientôt un nouveau marché qui viendra résoudre ce problème », souligne-t-elle.