Les tracasseries policières, le mauvais état des routes, la rareté de la clientèle sont, entre autres, difficultés auxquelles les conducteurs de mototaxi de Kindia sont confrontés en cette période de grandes pluies.
A Kindia, nombreux sont des jeunes étudiants diplômés sans emploi qui jettent aujourd’hui leur dévolu sur cette activité. Dès le premier chant du coq, ces conducteurs de mototaxi, envahissent les grands carrefours du centre-ville à la recherche du quotidien. Mais pendant cette période de grandes pluies, ils font face à d’énormes difficultés notamment la rareté de la clientèle et des tracasseries policières.
« Nous tirons le diable par la queue en cette période hivernale. La clientèle se fait rare compte tenu de la pluie qui nous pose d’énormes problèmes. Nos clients potentiels sont des femmes mais présentement, nombreuses parmi elles se plaignent de la conjoncture actuelle. Donc, on trouve difficilement de la clientèle », témoigne Thierno Souleymane Kéita.
Dans ce secteur, il y a des conducteurs qui travaillent à leur propre compte. Ce qui n’est pas le cas pour d’autres qui sont obligés de rendre compte à d’autres personnes qui leur louent quotidiennement leurs engins.
« Les motos que nous détenons ne nous appartiennent pas. Nous travaillons toute la journée et le soir nous partons faire le compte rendu aux propriétaires des engins. Déjà rongés par ce souci des recettes journalières, c’est la tracasserie policière qui vient tout compliquer pour nous. Même si nos dossiers sont à jour et au grand complet, il y a de ces policiers qui nous exigent de toujours payer de l’argent. Imaginez-vous de 6 heures à 22 heures, nous gagnons que 90 mille francs guinéens. La recette journalière est à 40 000 fg, il faut 5 litres d’essence pour toute la journée et qui nous coûtent 50.000 fg. Combien nous allons gagner et combien ces policiers gagnerons aussi. Voilà, entre autres, difficultés que nous traversons en ce moment », se lamente de son côté Mamadou Samba Diallo.
De nos jours dans la ville, policiers et conducteurs de mototaxi s’accusent mutuellement. Les conducteurs de mototaxi prennent pour responsables de certaines de leurs difficultés, les policiers, une hypothèse que ces derniers rejettent catégoriquement.
« Il nous accuse à tort. Ce sont des gens qui ne respectent aucune loi. Il y a des choses que nous ne tolérons pas et c’est même écrit dans le code de route. D’abord pour être conducteur d’un engin roulant, il faut avoir au moins les 18 ans, les documents de l’engin doivent être au grand complet. Le conducteur doit porter le casque et des chaussures fermées. Mais nombreux sont des conducteurs des taxis-motos qui ne respectent pas ces principes. Et quand tu leur prends, ils crient à la tracasserie où la corruption. Alors qu’ils ne sont pas du tout en règle », réplique Fodé Momo Sambaya Sylla, le commandant de la police communale.