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Kindia : des citoyens de Bangouya se plaignent de l’impact du barrage hydroélectrique de Souapiti 

Située à 65km du chef-lieu, la sous-préfecture de Bangouya est de nos jours la plus impactée des cinq collectivités touchées par les installations du barrage hydroélectrique de Souapiti. Malgré le déplacement et la réinstallation des citoyens dans des nouveaux villages, ces habitants sont confrontés à d’énormes difficultés, suite à cette construction de ce grand barrage hydroélectrique. Un barrage très important certes pour l’électrification de la Guinée et de la sous région.
Rencontré par notre correspondant régional, le maire de la commune Rurale de Bangouya dresse une situation chaotique. Selon lui, depuis des mois, les 53 villages de la sous-préfecture de Bangouya seraient toujours inondés malgré leur réinstallation.
« Les difficultés se situent à plusieurs niveaux. D’abord sur le plan environnemental, tous nos domaines agricoles sont inondés aujourd’hui. Les 593 parcs qui étaient à Bangouya pour l’élevage ont quitté. La  plupart de ces éleveurs ont dû partir, parce qu’il n’y a pas de couloirs de transhumance. Les terres cultivables sont inondées, les routes terrestres n’existent plus. Il faut utiliser le plus souvent des pirogues sur le fleuve pour sillonner de village en village, secteur par secteur et district par district. Du point de vue circulation, la plupart de nos produits commerciaux pourrissent dans nos mains, parce qu’il n’y a pas de voie pour les acheminer vers la ville de Kindia ou Conakry », déplore Seydouba Khatia Camara, maire de la commune rurale de Bangouya.
L’accès à la santé, à l’eau potable et à l’éducation sont aussi d’autres difficultés auxquelles les citoyens de Bangouyah sont confrontés.
« L’eau potable commence à être rare. Certains forages dans les villages sont déjà inondés. On cherche même  à les remplacer. Au plan sanitaire, les femmes en grossesse ne peuvent pas aller en visite dans les postes de santé, parce qu’il faut emprunter les pirogues. Ce qui constitue un gros risque pour elles. Au niveau de l’éducation, la plupart des élèves sont restés à la maison, parce que leurs villages se trouvent, presque encerclés par l’eau. La commune rurale a pris l’initiative de placer dans ces villages isolés des enseignants communautaires, pour ne pas que les enfants abandonnent les cours. Mais vraiment à Bangouya aujourd’hui, on n’est pas habitué au voisinage de l’eau. Nous avons perdu 12 citoyens récemment dans l’eau, dont 4 élèves dans des naufrages. Ce qui motive les parents d’élèves à ne plus embarquer leurs enfants dans les barques pour traverser le fleuve, en direction de l’école, de l’autre côté », ajoute le maire.
Aujourd’hui selon nos constats, avec la montée des eaux, la sous-préfecture de Bangouya est sérieusement menacée par cette situation catastrophique. Et si rien n’est fait, cette localité risque d’être rayée de la carte.
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