Suite aux différentes injonctions de l’ancien ministre de la justice, Alphonse Charles Wright à l’encontre des maires des communes urbaines et rurales du pays, certains élus locaux se retrouvent devant les tribunaux.
Au tribunal de première instance de Kindia, le procureur a engagé des poursuites contre les 11 maires des communes urbaines et rurales. Selon lui, les premières interrogations ont débuté au niveau de la gendarmerie et de la police.
« Depuis le 12 février, le ministre de la justice avait donné des instructions aux parquets généraux auprès des cours d’appel de Conakry et de Kankan pour poursuivre les maires des communes urbaines et rurales de toute la Guinée, pour des faits présumés de détournement de fonds publics, d’enrichissement illicite et de corruption. À partir de ces instructions, nous avons également pris des actes de poursuites, adressés à la police et à la gendarmerie. Les enquêtes ont commencé depuis le 13 février. Les maires ont commencé à être auditionnés, notamment celui de la commune urbaine et ceux des communes rurales, notamment Kolente, Sougueta, Mambia, et d’autres. Ils ont passé leurs premières auditions la semaine dernière et cela continue car ils doivent expliquer leur gestion à la tête de leurs communes respectives. Ce lundi même, le receveur de la commune urbaine doit passer à la brigade de recherche (BR) pour être entendu. C’est un travail qui est technique et stratégique, car ce n’est pas le même jour qu’on va faire appel à tout le monde et les tâches sont réparties entre les agents de la police judiciaire.
Il y a au total 11 communes, soit 10 communes rurales et une commune urbaine. La brigade de recherche et la compagnie de la gendarmerie régionale enquêteront sur 5 communes, tandis que les 6 autres communes passeront par le commissariat central et la sûreté », a déclaré le procureur Damou Camara.
Le procureur a ajouté : « Nous poursuivrons si les charges sont retenues ou des soupçons sont retenus contre eux à l’issue de l’enquête, il va de soi que nous les présenterons à un juge et à l’issue du procès, vous serez certainement informés. Ce sont les débats qui orienteront les décisions à venir. Mais pour le moment, j’invite les citoyens à éviter les spéculations, car ce n’est pas un règlement de compte qui est engagé contre les maires. Plutôt, la population a le droit de regard sur la gestion financière de sa commune. Nos enquêtes sont axées surtout sur les fonds alloués par l’État ou par des institutions. Quand ces fonds ne sont pas orientés vers une destination prévue, il va de soi qu’il y a détournement. Donc c’est ce que nous cherchons à vérifier. Ils ne sont pas coupables de facto, mais quand nous constatons qu’une gestion est saine, je crois qu’il n’y a pas de problème, mais quand nous constatons que des montants alloués pour la construction d’écoles, d’hôpitaux ou même de routes ont été détournés pour être empochés, c’est ce que nous allons sanctionner », a-t-il rappelé.
Par ailleurs, le maire de la commune urbaine, Elhadj Mamadouba Bangoura, a été auditionné à deux reprises accompagné de son receveur, selon le tribunal de première instance de Kindia. Quant aux autres maires des communes rurales, leurs auditions se poursuivent à la gendarmerie et à la police.