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Kérouané: une paysanne s’illustre dans la transformation et la commercialisation des produits locaux

12 hectares de fonio et 720 litres d’herbicide aux paysans à titre de subvention. Voilà les résultats des efforts d’un an de Mawa Kourouma, l’une des premières femmes guinéennes à se faire un nom dans l’agro-alimentaire. Depuis quelques temps, cette paysanne de Sanankoroni, dans la sous-préfecture de Damaro, se bat pour redynamiser et valoriser la culture du fonio.

Engagée et sûre de son combat, elle expose ses ambitions:  »je me suis engagée dans cette activité pour valoriser nos produits locaux.  Il y a beaucoup de céréales qu’on peut cultiver ici, mais nous sommes surtout basés sur la culture du fonio. Parce qu’il est apprécié par les paysans de cette contrée et il a un bon rendement. »

Poursuivant,  Hawa Kourouma revient sur ses tout débuts dans cette aventure:  »c’est en 2000 que j’ai démarré cette activité. En ce moment, je faisais le commerce du fonio de Sanankoroni à Conakry, de Sanankoroni à Bamako. Il y a eu des moments où le fonio se faisait rare sur les marchés. Face à cette crise, je me suis engagée à financer les jeunes du village sous forme de subvention. Cette année-là, ils m’ont fait un grand champ et c’est ainsi que j’ai démarré ».

En 2017, en faveur de la politique d’interdiction de l’exportation du fonio, elle s’est investie dans la culture de ce produit céréalier avec une nouvelle stratégie de subvention. Au lieu de l’argent espèce uniquement, elle procède par l’approvisionnement des paysans en intrant et en semence afin d’accroitre la production et avoir un meilleur résultat.  »Je suis revenue au village voir les paysans. J’ai donné des herbicides, de l’argent pour la semence et en contrepartie, ils me  remboursent en fonio en fonction du prix du marché et cela sans intérêt. »

Poursuivant, elle dira avoir acquise cette expérience de Kouroutoum Condé de « l’Ensemble Burkinabé » et une autre du Mali quand elle faisait le commerce du fonio.

Partant de là, elle n’a plus baissé les bras. Son projet s’élargit sur plus d’une vingtaine de villages des sous-préfectures de Damaro et Leinko où elle continue à assister les paysans:  »A date, nous avons distribué plus de 720 litres d’herbicides aux paysans afin d’accroitre leur production ».

Pour la transformation de ce produit, elle a mis en place des machines pilleuses et une autre pour le labour. Toutes ces machines sont installées à Sanankoroni.

Au-delà des subventions allouées aux paysans, elle a cultivé 12 hectares de fonio et compte s’investir dans la production des légumes dans les jours à venir.

Dans le cadre de la commercialisation, elle vient d’exporter vers les USA 12 tonnes de fonio en sachet d’un 1 kilo, 1tonne de maïs en poudre, 1 tonne de manioc en poudre, 1 tonne de poudre en Néré et 500 kilos de Sésame.

En Guinée, le fonio fait partie des produits phares, mais sa culture est moins pratiquée. C’est seulement au Fouta Djallon et en Haute Guinée que la culture du fonio se pratique.

La mise en valeur de cette céréale est l’une des préoccupations majeures des populations paysannes. Dans le souci d’atteindre l’autosuffisance alimentaire, Hawa Kourouma demande l’appui du gouvernement et celui des partenaires au développement.

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