«…Le FMI vient de quitter la Guinée. Nous avons abouti à un cadrage. Ce n’est pas responsable de sortir de ce cadrage pour n’importe quel prétexte. Nous avons des obligations. Il n’y aura pas d’augmentation de salaires ni en 2019 ni en 2020 tant qu’on n’a pas assaini le fichier de la Fonction Publique. »
C’est ainsi que le Premier a répondu aux responsables du Syndicat Libre des Enseignants et Chercheurs de Guinée version Aboubacar Soumah. C’était ce matin au micro de nos confrères de la Radio Espace FM. Kassory Fofana a coupé l’herbe sous les pieds d’Aboubacar Soumah et ses amis qui ont créé la psychose dans les établissements publics depuis le 3 octobre dernier.
Interrogé ce matin sur le durcissement du ton du pouvoir face à la revendication des enseignants, le Premier ministre a précisé la position de son gouvernement. « Nous n’avons pas refusé. Le gouvernement a promis d’ouvrir un couloir de négociations. Vous savez, la Guinée suit un programme économique. Après les 40%, nous n’avons aucune possibilité d’augmenter les salaires au cours de la même année. Ce n’est pas possible ! Il faut rappeler qu’en 2011 la masse salariale était à 27 milliards de francs guinéens. Aujourd’hui, nous sommes à 85 milliards. L’Etat a fait des efforts. Il faut le reconnaitre. Nous disons aux enseignants, de nous assistrer à assainir le fichier…C’est nécessaire », précise-t-il.
Pour ce qui concerne des rumeurs des menaces, des mutations et des licenciements qui pèseraient sur les enseignants grévistes, le chef du gouvernement a nié en bloc ce qu’il qualifie de fausses accusations. « Nous n’avons menacé personne. Nous sommes dans un Etat de droit. Il appartient à un travailleur d’aller en grève. C’est son droit. Mais il ne lui appartient pas d’empêcher les autres d’aller au travail. Ce n’est pas normal. Si nous constatons les syndicalistes grévistes empêcher ceux qui ne sont pas pour la grève d’aller en classe, le gouvernement va sévir. Il sera ferme contre tous ceux qui vont empêcher les enseignants d’aller en classe dispenser des cours aux élèves. », dira-t-il avec fermeté avant d’évoquer sa rencontre avec Sekouna Soumah, le Kountigui de Tanènè le week-end dernier.
A ce sujet, Kassory Fofana a appris à nos confrères et aux auditeurs, qu’il est parti à Tanènè rencontrer son frères Sekouna pour lui demander de conseiller Aboubacar Soumah, le chef de file de la grève qui paralyse l’éducation. « Je m’étais rendu à Tanènè pour demander à El Haj Sekouna de faire asseoir notre frère Aboubacar Soumah pour lui demander d’arrêter et lui donner des conseils. Ce n’est pas à un fils de la Basse-côte de conduire une grève qui paralyse le pays. Ça me fait mal que ce soit un des nôtres qui brave le pouvoir. Et pourtant, il a été reçu par le président de la République. Ils ont parlé. Et après, il se comporte autrement. Ce n’est pas un comportement d’un fils de la Basse Côte. Chez nous, c’est la reconnaissance, la bonne éducation et le respect…Il agit aujourd’hui comme il veut. Il est temps de le freiner sur ce mauvais chemin. Sinon, demain quand il sera frappé par la loi, il ne faudrait pas que les parents viennent me voir. C’est le message que je suis allé faire passer. Maintenant, que les gens fassent des amalgames, je suis désolé… », clarifie-t-il.
Concernant les dispositions prises pour améliorer les conditions de vie des enseignants,le Premier ministre soutient que son gouvernement est disposé à améliorer les conditions de vie des travailleurs. Mais, selon lui, il faut tenir compte du budget qui obéit à des réalités. « Nous sommes disposés à améliorer les conditions de vie des travailleurs. Nous voulons changer ce pays. Ça fait mal de constater qu’à l’intérieur du pays, les écoles et les infirmeries construites par les populations manquent d’enseignants et d’infirmiers. Nous allons mettre de l’ordre…Nous respectons les droits des uns et des autres. Mais il y a des limites…Quand un syndicat menace de prendre la liste des enseignants qui ont répondu présents en classe, je me demande c’est quel syndicalisme ? C’est du terrorisme syndical ou quoi ? Nous n’accepterons pas. Qu’un syndicat prenne tout un secteur en otage ou encore tout un pays », a-t-il ajouté.
En un mot, Kassory Fofana et son gouvernement ne sont pas prêts à plier devant le SLECG de Soumah Aboubacar.