«Le déguerpissement concerne la zone qui a été dégagée et qui a été réinvestie par les populations. Le président de la République est très clair sur la question. On ne va pas faire du mal ni de violences aux populations ou encore les brimer dans leurs droits. Mais on fera en sorte que tout ce qui est domaine de l’Etat et qui est occupé par les populations, soit récupéré.»
En marge d’une tournée de prise de contact entreprise ce 13 mars dans certaines communes de Conakry, le ministre de la Ville et de l’Aménagement du Territoire, a évoqué avec la presse l’un des sujets qui dominent actuellement tous les débats à Conakry, celui relatif aux opérations de déguerpissements en cours à Kaporo-rails, dans la commune de Ratoma. Guinéenews nous propose l’extrait en lien avec cette question :
«Je pense qu’il faut dans un premier temps saluer les populations. Parce nous savons tous que le déguerpissement de 1998 de Kaporo-rails qui a été émaillé de morts d’homme et du côté des forces de l’ordre et du côté des populations. Aujourd’hui, ce déguerpissement de Kaporo-rails se passe, non sans heurts, dans les conditions les meilleures en tout cas dans des conditions souhaitées par le Chef de l’Etat. Donc, je voudrais déjà saluer l’esprit civique des populations. Je tiens à préciser que ce déguerpissement que nous sommes en train de faire, concerne la zone qui a été dégagée et qui a été réinvestie par les populations. Les deux autres zones qui sont considérées comme des zones tolérées, je veux parler de la zone qui se trouve entre les rails jusqu’à la clinique mère et enfant, et la zone qui sépare les deux immeubles Welly Kakimbo à la route Le Prince, sont des zones tolérées et il n’y aura pas de dégagements à ces endroits-là.
Ce que nous touchons aujourd’hui, c’est ce qui a été dégagé et illégalement occupé par les populations. Il faut que cela soit clair, les 169 hectares qui avaient été dégagés sont réinvestis par des gens de façon illégale, seront récupérés. Nous sommes obligés de faire en sorte que l’Etat récupère son dû. Les autres côtés qui n’avaient pas été dégagés et qui sont considérés dans le schéma comme étant des lieux tolérés, si leur dégagement doit se faire un jour, cela se fera sur la base de négociations avec les populations. Le Président de la République est très clair là-dessus sur cette position. Je pense que les gens ont compris. C’est pourquoi il n’y pas trop de problème et c’est parce les populations savent elles-mêmes qu’elles sont venues occuper illégalement des lieux qui avaient été déjà dégagés. Dès l’instant qu’il y a eu un dégagement qui a été fait, il faut que les gens comprennent que tout le monde a été informé. Même s’il n’avait pas l’information avant, ils savaient que c’est une zone déjà occupée.»
Qu’est-ce qui est envisagé pour le recasement des familles qui dorment à la belle étoile?
«Si l’Etat doit systématiquement fonctionner en faisant en sorte que les gens viennent s’installer de façon flagrante et illégalement dans une zone et puis s’attendre à être dédommagés, cela ne marchera pas. Maintenant, si des gens se sont installés légalement et que l’Etat veut dégager, il va sans dire que l’Etat prendra sa responsabilité pour les dédommager. En plus, ce dégagement qui est en train d’être fait aujourd’hui, hors mis les communiqués, les gens ont été saisis par voix d’huissier pour qu’ils quittent. Mais on a toujours cet esprit comme quoi l’Etat ne viendra jamais.»
La viabilisation de cette zone est-elle imminente ?
«Soyez rassurés que les semaines qui vont suivre le déguerpissement, la zone va commencer à être occuper. A ce niveau-là, il y a des dispositions prises par le président de la République pour que dès que la zone est libérée, il y aura une occupation mais cette fois légale pour que les Guinéens retrouvent un vrai centre administratif. Les premiers ministères qui seront transférés, vont être les ministères de l’Education. Ensuite il y a beaucoup d’Ambassades, de Banques qui sont déjà prêtes à investir sur cette zone. Il y a des privés aussi qui sont décidés à faire des investissements pour que cela soit loué par l’Etat.»
D’autres zones sont-elles concernées par le déguerpissement
«Oui, il y a d’autres zones. Le président de la République est très clair sur la question. On ne va pas faire du mal ni de violences aux populations ou encore les brimer dans leurs droits. Mais on fera en sorte que tout ce qui est domaine de l’Etat et qui est occupé par les populations, soit récupéré. Aujourd’hui, c’est Kaporo-rails et Kipé2. Mais avant, il y a eu d’autres domaines qui ont été récupérés. Il faut que les gens observent très bien… Quand il a été question de récupérer les terrains à la Cité Douane pour faire des logements sociaux, il n’y a pas eu de problème, à la Cité Police et à Enta, il n’y a pas eu problème. Dans ces zones, il y a eu un déguerpissement sans bruit, sans heurts. Aujourd’hui, on fait beaucoup de bruits sur Kaporail Rails, mais il faut que les gens comprennent que ce n’est pas seulement ce quartier qui est concerné. Dés à l’instant qu’il y a un domaine occupé par les populations illégalement, l’Etat récupérera. Pour le cas de Kaporo rails, personne sur cette zone ne vous montrera un papier qui soit un papier produit après le décret du président Lansana Conté. Je répète, tous les domaines de l’Etat vont être récupérés. Nous avons commencé par Kaporo rails parce que c’est le centre directionnel et l’Etat est prêt à faire des investissements maintenant sur la zone. Et on ne peut pas tout le temps empêcher les investisseurs et l’Etat de travailler.»