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Kankan : un panel de haut niveau ouvre le bal des activités du « Festival sur le Milo »

Les activités proprement dites du  »Festival sur le Milo » ont été lancées dans l’après-midi de ce mercredi 21 septembre 2022. C’était en présence des autorités régionales, préfectorales et communales, ainsi que de nombreux invités venus de Conakry et de partout à travers le monde.

C’est à travers un panel que les organisateurs ont ouvert le bal de cette première édition. Avec une modération assurée par le Dr Vincent Martin, Coordinateur résident du Système des Nations-Unies, ledit panel a réuni l’ancien Premier ministre Kabiné Komara et l’ancien ministre des Affaires étrangères, l’écrivain Lamine Capi Kamara, entre autres invités.

Dans sa prise de parole, l’ancien Haut Commissaire de l’Organisation pour la mise en valeur du fleuve Sénégal, M. Kabiné Komara a tout d’abord évoqué l’importance de l’eau avant d’insister sur le bien-fondé de sa préservation.

« L’eau, c’est la vie. Sans eau, il n’y a absolument aucune possibilité de vivre. Pour preuve, notre corps est constitué à 70% d’eau. C’est la substance qui est irremplaçable non seulement pour la vie, mais particulièrement pour l’alimentation. Aujourd’hui, l’eau consommée dans le monde, c’est à peu près 70%, dans l’agriculture. Et quand elle se raréfie, les volumes produits baissent. Les prix montrent. Et l’accès à l’alimentation est mis en danger », a enseigné l’ancien Premier ministre de la transition de 2009.

Dans le même sillage, il a fait noter qu’au plan international, les grands producteurs de céréales chez lesquels nous nous approvisionnons sont menacés par le manque d’eau.

« C’est en cela que nous devons nous lever au niveau national, afin que nous puissions protéger nos sources d’eau et produire localement, mais également donner la chance à nos pays voisins de produire aussi bien dans l’énergie que dans l’alimentation en eau potable et l’agriculture », a-t-il indiqué.

Selon les explications fournies par ce panéliste, le fleuve Milo naît dans la préfecture de Beyla. Et, parcourt 330 kilomètres en passant par Kérouané et Kankan avant de se jeter dans le fleuve Niger, à 10 kilomètres de Siguiri.

A l’en croire, Milo est un affluent du fleuve Niger qui, lui-même, se poursuit au Mali, au Niger et au Nigéria.

« Ceci dit, si le Milo manque d’eau, c’est de l’eau en moins qui arrive dans le fleuve Niger et dans les autres pays. Pour rappel, le Niger a quatre grands affluents en Guinée. Ce sont : le Milo, le Niandan, le Tinkisso et le Sankarankani. Donc, nous devons faire en sorte que le Niger ait de l’eau et que les pays en aval aient également de l’eau », a expliqué M. Komara.

Accordant une si grande importance au Milo, l’écrivain Lamine Capi Kamara a dédié un ouvrage à ce fleuve. Dans ce livre intitulé Safrin ou le duel au fouet, l’auteur fait du Milo un personnage.

Dans sa communication lors du panel, il a donc rappelé les projets qu’il y avait déjà sur le Milo et parmi lesquels un projet de curage et de construction au bord du Milo.

« Ce projet a été déjà enclenché avec le Canada. On peut le faire revivre. On a aussi fait une étude très profonde sur le Milo et son sable. C’est un sable très spécial, qui est particulièrement recommandé pour la fabrication des verres. Une usine de verre devait donc être construite ici. Pratiquement, le financement était bouclé. On n’a pas pu aller jusqu’au bout », a-t-il révélé.

Abordant la  vocation du Milo, l’orateur a confié que cette vocation ne saurait être réduite seulement à l’agriculture ou l’approvisionnement en eau des plaines rizicoles qui s’étendent à perte de vue, sous exploitées et non exploitées.

Outre la navigation fluviale qu’on peut bien relancer, l’ancien chef de la diplomatie guinéenne a indiqué qu’il y a aussi un aspect sur le tourisme sur le Milo.

« C’est un fleuve tout de même qui quitte la région forestière, qui traverse toute la Haute Guinée et qui va jusqu’à Siguiri pour se jeter dans le Niger. Donc, si des lieux sont aménagés sur les bordures ou dans les villages qu’il traverse, les touristes peuvent s’y rendre très nombreux, faire ce que nous faisions quand nous étions encore jeunes : la baignade dans des plages luxuriantes. Donc, c’est tout cela qu’on veut faire revivre, non seulement des projets économiques, mais aussi des projets culturels et protéger le tourisme par le Milo », a-t-il affiché.

Devenu un dépotoir, le Milo est aussi frappé de plein fouet par le phénomène d’ensablement qui s’y poursuit de plus belle. Et pour inverser cette malheureuse tendance, le panéliste Lamine Capi Kamara a déclaré faire en sorte que l’événement de Kankan ne soit pas seulement un événement festif, plutôt un événement de construction de projets pour le Milo.

« On ne s’arrêtera pas là, parce que la plupart des fleuves ou des cours d’eau de notre pays sont menacés. Il faut absolument les sauver. Et pour les sauver, nous commençons par le Milo. L’action va s’étendre sur tous les grands cours qu’il y a dans notre pays », a-t-il annoncé.

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