L’année 2019 est finie. Comme les années précédentes, elle a été très riche en évènement. Plusieurs faits ont marqué le quotidien des citoyens du Nabaya. Des plus tragiques aux plus beaux, nous avons décidé en guise de rappel, de vous faire une petite rétrospection des sujets qui auront polarisé l’actualité de l’an 2019 dans la circonscription de Kankan.
L’éboulement d’une mine d’or a fait six (6)morts !
En 2019, on notera tout d’abord qu’un éboulement est survenu à l’aube du vendredi 06 septembre, dans une zone aurifère nouvellement découverte par les populations dans le secteur Brèkina du quartier Kankan-Kourra, situé sur la route nationale Kankan-Kérouané. Six (6) personnes, toutes des riveraines y ont trouvé la mort et deux autres blessées graves ont été rapidement évacués aux urgences. Après les faits, les autorités ont circoncis la zone et interdit l’exploitation du périmètre.
Regain d’insécurité dans la commune urbaine !
En 2019, le niveau d’insécurité a atteint une proportion très inquiétante. Des opérations de vols à mains armées qui se terminent en homicide, on en a connu plusieurs. En moins de trois mois, plus de quatre (3) citoyens ont été assassinés et plusieurs autres grièvement touchés dans différents quartiers de la commune de Kankan. Les deux derniers cas ont été enregistrés au cours du mois d’octobre. Les victimes se nommaient Youssouf Diaby, jeune commerçant, tué d’une balle dans la tête dans sa boutique et Alpha Issiaga Diallo, également commerçant communément appelé ‘’Dabi’’, approximativement âgé de 45 ans, originaire de Mamou.
Aussi un militaire a été abattu par des hommes armés dans la nuit du dimanche 24 au lundi 25 février. Les faits se sont produits, selon les témoignages recueillis sur place aux environs de 4 heures du matin alors que la victime Daniel Guilavogui, assurait sa mission de garde au sein d’une station service d’essence de la place. Il a été surpris par ses assaillants en plein sommeil. Après l’avoir éliminé, ils se serraient aussi sauver avec un butin évalué à plus de 5 millions de francs guinéens.
Tout cela a poussé les autorités locales à instruire des opérations de patrouille militaire à la faveur desquelles des centaines de jeunes de différentes nationalités notamment de ressortissants maliens ont été arrêtés et transporté au service de la garnison du camp Soundiata Keita de Kankan. Se réclamant tous membres de la très polémique société de marketing réseau Q-net, ils ont été présentés aux médias, le 25 octobre 2019, par les autorités locales qui avaient promis de faire des enquêtes approfondies pour élucider le motif réel de leur présence massive en territoire guinéen.
Violences en marge des installations des exécutifs communaux !
Et puis l’autre sujet qui a fait couler autant d’encre que de sang dans la circonscription, c’est bel et bien ces violents affrontements qui ont éclaté un peu partout dans différentes localités de la contrée au lendemain des élections communales largement remportées dans toute la région par les candidatures sans tête de liste du RPG Arc-en-ciel. Un conflit de leadership interne au sein du parti au pouvoir a coûté des vies et admis en urgence de nombreux militants qui ne s’entendaient pas sur le choix des élus à désigner comme maires.
Ces violent affrontements ont été enregistrés durant les mois d’avril et mars notamment dans les sous-préfectures de Batè-Nafadji, de Komodou jusqu’à Koumana, dans la préfecture de Kouroussa où au solde d’un énième affrontement meurtrier pour le fauteuil de maire, le bilan a fait état d’un (1) mort et plusieurs dizaines blessés par arme à feu. En marge de ce violent affrontement qui a hôté la vie d’une personne dans la sous-préfecture de Koumana, plusieurs jeunes ont été arrêtés puis conduits à Kouroussa par les forces de l’ordre et de sécurité.
La Mamaya a tenu toutes ses promesses !
Des événements d’allégresse, il y en a eu également en 2019. La Mamaya, évènement culturel par excellence, organisé chaque année par une génération de jeunes dénommée en langue nationale Sèdè dans le Nabaya, s’est déroulé du 11 au 14 août. De nombreux habitants, ressortissants et sympathisants de cette ville ainsi que plusieurs autorités ont pris part à l’événement. Un moment de fête, de communion et une occasion pour parler du développement local.
Des sources orales, on apprend que la Mamaya est une danse venue du Mali par le biais de voyageurs qui faisaient le commerce entre Kankan et Bamako. Depuis plusieurs décennies, elle est devenue une très grande fête traditionnelle, célébrée durant les trois jours suivant la fête de Tabaski. Au compte de l’année 2019, c’est le général Bouréma Condé, ministre de l’Administration du territoire et de la décentralisation qui a présidé l’événement ayant connu aussi la participation de plusieurs hauts cadres du gouvernement, des autorités régionales à tous les niveaux et des vagues de ressortissants guinéens et de touristes venus de partout dans le monde.
Le président de la république accueilli en héros !
Le président de la république, Alpha Condé, a été reçu le samedi 23 novembre dans une ambiance très festive dans la localité de Kankan. De sa descente à bord d’un jet à l’Aérodrome de Diankana, situé à 15 Km du centre ville de Kankan, jusqu’au stade préfectoral, le chef de l’Etat a été chaleureusement accueilli par plusieurs milliers de militants et sympathisants.
Du haut de la tribune, face aux citoyens fortement mobilisés et totalement acquis à sa cause, il s’est attaqué comme d’habitude à ses opposants dans son discours avant de tenir encore des promesses de fourniture d’électricité, de toutes, d’infrastructures notamment un chemin de fer trans-guinéen qui reliera Conakry-Kankan-Bamako et Bobo Dioulasso.
Enfin, le président de la république a eu aussi à exhorter les citoyens de Kankan à aller se faire enrôler pour les prochaines élections avant d’aller poser la première pierre d’une nouvelle université à Grérédou Baranama, dans le district de Fadou situé à quelques kilomètres de la ville de Kankan.
Pour clôturer, il faut ajouter qu’au cours de cette même année 2019, d’autres évènements marquant à Kankan ont aussi suscité beaucoup d’intérêts tant à l’échelle nationale qu’internationale.
Ce fut le cas, de l’affaire Karamo Ismaël Nanfo Diaby. Un traditionnaliste qui s’est rendu célèbre à travers le monde, en diffusant sur les réseaux sociaux, une vidéo dans laquelle on le voir dans sa mosquée sise au quartier Bordo en train d’administrer une prière musulmane durant les dix derniers jours du mois de ramadan, en langue du terroir (Manika-Kan) au détriment de l’arabe. Comme une trainée de poudre, la nouvelle a fait le tour de la cité, voire du pays. Interpellé, par la ligue islamique régionale pilotée par l’Imam Rajib de la grande mosquée de Kankan, Ismaël Nanfo Diaby, a été sommé de mettre un terme à cette pratique jugée aberrante.
Il y a également une histoire d’homosexualité qui a fait le tollé dans la cité religieuse d’Alpha Kabinè Kaba. Plusieurs personnes suspectées ont été mis aux arrêts par les autorités militaires au mois d’Août. Les autorités judiciaires avaient promis de traiter le dossier, mais depuis lors, aucun procès n’a été tenu et aucune information n’a été divulguée officiellement les concernant. Des sources proches des tribunaux de Kankan, nous ont toutefois assuré que c’est l’organisation internationale des droits de l’homme, Amnisty International, qui se serrait intéressé au dossier et puisqu’aucune base juridique ne permettrait de faire leurs procès, ils auraient été confiés à ladite organisation pour sécuriser leur vie.
2020, s’annonce long ! En endentant, bonne et heureuse année à tous nos lecteurs !