Un groupuscule de jeunes enseignants contractuels se sont manifestés ce lundi 15 janvier 2024 à Kankan. Ils ont été dispersés par les agents des services de sécurité à coup de gaz lacrymogène. L’objectif de leur marche est d’exiger leur engagement à la Fonction publique.
Au terme de leur manifestation, un pick-up plein de policiers a fait irruption et s’en sont suivis des coups de tirs de gaz lacrymogène, une course-poursuite et à la clé, plusieurs manifestants se sont fait arrêter, dont une femme, trimballée au sol par des agents sous le regard silencieux ou complice du maire de la commune urbaine (Vidéo…)
Le leader de cette manifestation, Laye Camara, ex coordinateur régional du collectif des enseignants contractuels de Kankan s’est échappé en prenant la poudre d’escampette.
Joint au téléphone, il accuse les autorités locales d’être les complices de l’autre faction des enseignants contractuels qui ne se sont pas joints à la manifestation de ce lundi.
«Nous manifestons pacifiquement. Nous sommes venus sans violences devant la Direction Préfectorale et l’Inspection Régionale de l’Education pour exprimer notre ras-le-bol face à notre situation. Nous ne voulons pas de numéro matricule de contractuel, nous voulons être engagés à la Fonction publique. C’est tout ! Au niveau des écoles, des élèves voulaient se joindre à nous, mais on leur a dit de rester à l’écart pour ne pas que la situation déborde. Au moment où nous apprêtons à rentrer chez nous, les pickups sont venus derrière nous. Et ils ont commencé à lancer les gaz lacrymogènes. Dans ce tohu-bohu, six de nos camarades ont été pourchassés et arrêtés, dont 2 femmes. Ces agents ont été envoyés par les autorités à la demande expresse de l’autre groupe d’enseignants contractuels qui, pour des raisons égoïstes, refusent de laisser les autres se battre pour leur cause», a déploré le leader de cette manif.
De sa cachette, Laye Camara plaide les autorités pour la libération des siens : « Les autorités doivent comprendre qu’elles viennent de mettre aux arrêts, des braves enseignants contractuels, des honnête citoyens qui sortent pour défendre pas seulement leur droit, mais aussi, le droit de tous les enseignants contractuels communautaires de Guinée. Nous ne sommes ni des voleurs, ni des bandits encore moins des voyous. Alors nous les prions de bien vouloir relâcher nos camarades. Dans le cas contraire, ils vont devoir nous arrêter et nous enfermer tous. »
Par ailleurs, plusieurs autres enseignants joints par Guineenews ont rejeté les accusations de Laye Camara.