C’est le nouveau feuilleton judiciaire qui défraie la chronique à Kankan. La salle d’audience du tribunal de première instance de cette ville était archicomble ce mercredi 03 novembre 2021. La raison était d’assister au procès dans l’affaire des 520 millions de francs guinéens qui oppose l’épouse de l’ex préfet de Mamou à une de ses camarades.
A tour de rôle, durant plus de 8 heures d’affilée, les différentes parties se sont succédé à la barre.
Devant les juges, la plaignante Diaka Kaba, épouse de l’ex-préfet de Mamou Mory Diallo, enseignante de profession s’est dit victime de la part de son amie et le fils aîné de cette dernière d’abus de confiance. « Ce dimanche 05 septembre, (jour du coup d’état), je suis effectivement allée déposer mes bagages chez mon amie. Mais en les déposant, je l’ai bien informée qu’il y a mes habits, des bijoux et de l’argent en espèce. Le lendemain, je suis revenue compter l’argent (520 millions GNF) en sa présence. J’ai vu son fils nous observer depuis leur cuisine avec un air douteux. Mardi, je suis allée à Kankan. Quelques jours après, je l’ai appelée, elle a nié en disant que l’argent n’est que 320 millions. Mais pendant qu’on comptait, moi je l’ai enregistré et je détiens le vocal. Car je lui avais dit que je comptais envoyer le vocal à ma fille au cas où quelque chose m’arrive, qu’elle puisse venir récupérer l’argent », a-t-elle confié.
« Faux » rétorque à la barre son amie Kanigbè Kaba enseignante et son aîné, Aly Fofana, qui n’ont pas reconnu les faits qui leur sont reprochés.
» Quand elle (la plaignante) a envoyé ses bagages chez nous. Elles étaient si pressées. Elle a tout simplement dit qu’ils contiennent des choses importantes. Le lendemain, quand elle comptait l’agent, c’était à ma présence certes. Mais je n’ai pas participé au comptage. C’est au moment qu’elle a réclamé son argent que, mon fils qui devait aller faire le versement à la banque s’est rendu compte que l’argent n’était que de 320 millions avec quelques faux billets qu’il a dû retirer des liasses. Il a envoyé 200 millions. Moi je porte entièrement confiance en mon fils », a-t-elle répliqué avant de céder sa place à la barre à son aîné Aly Fofana. Ce jeune homme d’une vingtaine d’années, durant ce procès, était accusé constamment par les avocats de la partie plaignante et le procureur, de chantage en l’encontre de l’ex préfet Mory Diallo.
Il aurait, soutiennent-ils, affirmé sur les réseaux sociaux que cette somme que la femme de l’ex préfet a confiée à sa mère était des fonds publics détournés.
Mais l’intéressé n’a pas reconnu cette autre accusation. « Moi je suis un citoyen. J’ai dit à Mamou devant le procureur de là-bas, que mon père a été injustement arrêté à Kankan pour une affaire qui s’est passée à Mamou. J’ai prévenu que s’il n’est pas libéré nous ferons des dénonciations notamment sur les médias. C’est tout », a-t-il affirmé.
En attendant les réquisitions et plaidoiries des avocats des deux camps, la cour a refusé la demande de remise en liberté provisoire des prévenus (Hadja Kaba et son fils) avant de renvoyer le reprise du procès au 10 novembre prochain.