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Kankan : Malgré Ebola, de nombreux citoyens partent pour N’zérékoré

En cette période de crise sanitaire, la ligne Kankan-N’Zérékoré fonctionne à plein régime. Le constat fait ce vendredi 26 février 2021, dans plusieurs gares routières de Kankan en fait largement foi.

A la gare routière indépendante de Kankan sise au quartier du même nom, dès 11 heures, les taxis et des minibus bondés de passagers et de bagages, quittent la piste de stationnement en direction de N’zérékoré, l’épicentre du virus Ebola au vu et au su des autorités syndicales de la gare.

À défaut de suspendre la ligne, ils auraient plutôt réduits à en croire, El hadji Abdoulaye Béreté, quatrième coordinateur des syndicats indépendants.

« En tout cas depuis que la situation des cas d’Ebola a été déclarée, on a réduit considérablement le nombre de véhicules qui va en forêt par jour. Sinon avant quatre minus bus et cinq où six taxis partaient en forêt par jour», nous-a-t-il confié.

A la grande gare routière régionale occupée par le syndicat national des transporteurs, sise au quartier aviation dans la matinée de ce samedi 27 février 2021, en plus des nombreux taxis-brousse et minibus pleins à craquer qui partent chaque jour pour Nzérékoré, les responsables, nous disent aussi enregistrés l’arrivée d’une bonne dizaine.

« A vrai dire, cette histoire d’Ebola, les gens n’y  croient même pas. Les clients comme les chauffeurs, personne ne s’y intéresse, tout le monde s’en fiche quoi. Donc ici, c’est la routine, malgré on dit qu’il y a Ebola à Nzérékoré, nous on reçoit et on envoie des passagers à tout moment. Et jusqu’ici, on n’a rencontré aucun problème dans ça. Mais ils se pourraient bien que les hauts responsables de la gare  prennent des dispositions dans les jours qui vont venir», nous a livré l’un des administrateurs de cette gare qui a requis l’anonymat.

En plus, il faut signaler que dans ces deux différentes gares que nous avons visitées, les mesures de préventions sont carrément foulées au sol. Pas de Kit de lavage de mains, presque personne ne porte de masque et les passagers qui arrivent comme ceux qui partent, sont serrés les uns contre les autres, comme dans une boite de sardine. Même dans les coffres, on y trouve des passagers.

Quelques passagers interrogés comme Blé Mogoboly Daniel, ingénieur en génie civil, nous diront ne ressentir aucune peur de se rendre à Nzérékoré même si c’est le nid du virus Ebola.

« Au fait, c’est la volonté d’Allah. On sait qu’Ebola fait de nombreux victimes à Nzérékoré. Mais ce n’est pour autant que la population ne devrait pas effectuer ses déplacements », a-t-il défendu.

Même son de cloche ou presque pour Mohamed Condé, enseignant de son état. En provenance de Kouroussa, il fait escale à Kankan avant de mettre le cap sur N’zérékoré. Sans masque et entassé avec plusieurs autres personnes dans son taxi, il dit ne rien craindre.

« Moi je n’ai pas du tout peur. C’est parce que une fois arrivé à destination, je vais toujours respecter les mesures barrières, éviter trop de contacts pour me protéger», a-t-il lancé.

Sollicité pour avoir sa réaction sur la situation, on nous a fait savoir que le patron du syndicat national des transporteurs à Kankan, Moussa Djan Condé « est gravement malade », et que personne d’autres que lui n’est habilité à se prononcer.

A noter aussi qu’à l’image de ces deux gares visitées, les constats sont pratiquement les mêmes dans les autres gares de Kankan.

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