L’Organisation Internationale pour les Migrations, OIM Guinée en partenariat avec le Haut Commissariat des Nations Unis pour les Droits de l’Homme a organisé les 25, 26 et 27 juillet 2023, un atelier de formation sur l’approche de la sécurité humaine et les mécanismes de protection dans le cadre de la traite des êtres humains, à l’intention d’une trentaine d’acteurs de la société civile et communautaire de la région administrative de Kankan, au compte d’un programme national dans les 4 régions administratives de la Guinée.
A Kankan, c’est la salle de conférence de l’hôtel du Buffet de la Gare, situé au centre ville, dans le quartier du même nom dans la commune urbaine de Kankan.
L’avant goût des échanges fut donné par le chef du sous-bureau de l’OIM Kankan, Mr Mamadouba Amara CAMARA, qui a planté le décor de la formation et apporté des précisions sur la notion de la traite, sa définition, ses caractéristiques et ses conséquences, le mécanisme de lutte contre la pratique avant d’exhorter les acteurs à une synergie d’actions et de bonne collaboration avec les services de sécurité et de la protection.
« Tout au long de ces 3 jours de formation, nous avons constaté la motivation, l’enthousiasme et la disponibilité du côté des participants notamment des religieux qui était bien représenté du début à la fin de cet atelier. En tout, 8 modules furent présentés. Mais au delà, il faut dire qu’il a eu beaucoup d’échanges entre les participants et les facilitateurs, des travaux de groupe basés sur des exercices de cas pratiques qui ont permis de bien comprendre les notions, à savoir ce que c’est exactement, la traite des êtres humains et le lien entre l’approche sécuritaire, le trafic illégal des migrants et les autres pratiques assimilées », nous a affirmé Mme TOURE Kadiatou SOUMAH, chargée des programmes de lutte contre la traite des personnes au sein de l’OIM Guinée.
Poursuivant, elle ne manque pas non plus d’exprimer ses attentes vis-à-vis de la trentaine de participants venus des 5 préfectures de la région administrative de Kankan, pour prendre part à cet atelier de formation.
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« Nous pensons qu’aujourd’hui, chacun d’eux doit servir de transmetteur pour d’autres personnes. Chacun est issu d’une famille, d’une communauté, alors il faudra faire la sensibilisation, démultiplier les informations. Car assez de pratiques ou d’infractions sont commises à longueur de journée, mais pas forcément préméditées. Mais cela est dû surtout à l’ignorance et au manque d’information. C’est pourquoi, je ne cesse de saluer la tenue de cette formation surtout la présence des religieux qui sont très écoutés et pourront nous aider dans leurs sermons », a-t-elle ajouté.
Représentant le ministère de la sécurité et de la protection civile à cet atelier de formation, commissaire CAMARA Mohamed, conseiller du ministre d’Etat Bachir Diallo, a rappelé les objectifs des services de sécurité dans le cadre de la sécurité humaine en se basant sur le protocole de Palerme et l’article 10 de la charte de la transition avant de remercier l’OIM/ Guinée pour ses appuis incessants aux services de sécurités et de la protection civile dans le cadre de la facilitation de leurs missions.
« Nous sommes aussi partie prenante à cette formation. Les sujets abordés nous intéressent à plus d’un titre. Et comme on le sait tous, les services de sécurité ne peuvent pas évoluer de façon isolée. Il faut toujours qu’ il y ait une collaboration des citoyens ne serait ce qu’en termes d’information pour pouvoir lutter efficacement contre ces phénomènes de traite et de trafic illégal des migrants qui assujettissent l’être humain. Donc j’espère que ce réseau de collaboration entre nous, agents des services de sécurités et les acteurs des Organisations de la société civile et communautaires, sera pérenne », a-t-il dit.
Au sortir de l’atelier de formation, l’un des participants en la personne du Père Fara Justin Ouédino, vicaire à l’église catholique Notre Dame des Victoires et de la Paix de Kankan, s’est exprimé en ces termes : « C’est une joie pour moi d’avoir participé à cette formation dont les fondements rejoignent directement notre mission en tant qu’hommes de Dieu. J’apprécie la qualité des intervenants. La sécurité humaine s’étend sur toutes les dimensions de la vie d’un être humain. Au sortir de cette session, je retiens que désormais, nous devons être tous fortement mobilisés et engagés pour assurer cette sécurité humaine. Nous avons aussi été bien outillés pour approcher et assister les victimes de la traite, très récurent dans le monde et surtout en Guinée. Et moi en tant que religieux, je ne ménagerai aucun effort, au-delà des prières, je vais informer et sensibiliser les gens pour lutter contre ces pratiques », a-t-il promis.
Abordant dans le même sens, Minata Sangaré, coordinatrice de la coalition des ONG féminines, en provenance de la préfecture de Siguiri, ajoute à son tour que : « grâce à cette formation, j’ai su comment identifier les victimes de traite des êtres humains, de trafic illégal de Migrants et notamment les cas de traite des êtres humains, qui sont assez fréquents en Guinée et surtout chez moi à Siguiri. Il y a des personnes qui se rendent dans les villages, pour prendre des enfants d’autrui, ils les emmènent ensuite pour aller les faire travailler dans des mines, des ateliers, des garages ou les faire déambuler dans les rues avec toutes sortes de marchandises. Grâce à cette formation j’ai pu connaître aussi les textes de loi qui punissent ces types d’infraction. Une fois à Siguiri, nous allons faire un programme de restitution pour que mes collègues soient au même niveau d’information que moi avant de passer à l’action », a-t-elle souligné.
A noter qu’en l’absence du gouverneur le colonel Moussa Condé, c’est le directeur régional de l’information et de la communication Mamady kansan Doumbouya, qui procédé à la clôture de cette session de formation, en remerciant les organisateurs et en encourageant les participants dont chacun a été gratifié d’une clé USB contenant tous les modules présentés en marge de cet atelier et la cérémonie de clôture a pris fin en toute beauté, par la prise des photos de famille