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Kankan : les pieds dans l’eau, les élèves de Hèrèmakônôn étudient dans une extrême précarité

Les conditions d’étude dans la plupart des concessions scolaires de la commune urbaine de Kankan sont de plus en plus précaires à la fois pour les élèves que pour les encadreurs.

C’est le cas au groupe scolaire Hèrèmakônôn, situé dans le quartier Siatagbè, dans la commune urbaine de Kankan. Cet établissement scolaire que nous avons visité ce jeudi 18 février ne présente pas du tout un cadre agréable pour les études.

En plus du manque de clôture, d’eau potable, en plein cœur de cette école primaire qui compte en son sein près d’un millier d’enfants, se forme aujourd’hui une sorte de mare rendant difficile l’accès aux différentes salles de classse.

Rencontré à son bureau, le directeur M. Dian Diallo nous fait le point de la situation cauchemardesque que vit actuellement son école : « vraiment mon école se trouve dans un état très délabré. On n’a pas de clôture ni de portail. On n’a pas de point d’eau où nous pouvons nous approvisionner, les latrines aussi sont insuffisantes et comme il y a eu la pluie la veille, la cour se trouve alors complètement inondée. Un bâtiment est à moitié tombé en ruine et on manque aussi gravement de tables-bancs. »

La pluie qui s’est abattue sur la ville dans la nuit du mercredi dernier, n’a non plus arrangé les choses. L’enceinte est tellement inondée que même le rassemblement pour la montée du tricolore national n’a pu avoir lieu.

« Aujourd’hui on n’a pas pu faire le regroupement autour du mât ce matin. On s’est juste contenté de designer un élève qui est allé faire la montée du drapeau. Les autres, on ne pouvait pas les faire arrêter dans l’eau », a-t-il plaint.

Le bâtiment principal de cette école, construit depuis 1976, s’étant en partie effondré en 2017, les quelques salles encore opérationnelles sont surchargées. Pour éviter que les enfants s’asseyent à même le sol, ils sont installés à 3 ou 4 par table-banc.

« Une partie du bâtiment principal s’est effondrée. Dans les classes, on est avec des effectifs pléthoriques. Donc mes enseignants pour parer à ce déficit, font installer les élèves à trois voire à quatre élèves par table-banc. Et ceux qui n’auront pas la chance d’avoir de la place auprès de leurs amis, sont obligés de suivre les cours à même le sol », a-t-il expliqué avant de lancer un appel à l’aide à l’endroit des autorités et des bonnes volontés : « je lance un appel solennel aux autorités éducatives pour qu’elles nous viennent en aide et surtout aussi aux personnes de bonne volontés afin de pouvoir procéder à la rénovation de cette école. Il faut trouver les plus urgemment une solution à cette inondation, reconstruire le bâtiment qui est en train de s’affaisser et nous aider à fournir suffisamment de tables-bancs. »

Faut-il noter que le groupe scolaire Hèrèmakônôn est loin d’être le seul établissement scolaire de Kankan à être confronté à des conditions d’étude précaires similaires.

Par ailleurs en dépit de notre sollicitation pour recueillir leurs réactions sur le sort de ces nombreuses écoles en détresse à travers la ville, l’inspection régionale ainsi que la direction préfectorale de l’éducation de Kankan, ne semblent pas disposées à nous recevoir, du moins dans l’immédiat.

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