Ils étaient une poignée de jeunes tous pensionnaires de l’école nationale des instituteurs de Kankan, a dénoncé, ce mercredi 7 avril 2021, dans l’enceinte de leur établissement le non-paiement de leurs pécules durant six mois.
Pour ces deux trimestres de pécule non payés, ces jeunes élèves-maîtres devraient percevoir une somme totale de 1 80 000 FGN soit 540.000 GNF par trimestre. Pour exiger le paiement de cette bourse d’entretien, ces jeunes protestataires ont décidé d’arrêter les stages qu’ils effectuent dans les établissements scolaires de la ville et prévoient aussi de boycotter la reprise des cours au retour des congés de pâques.
« Nous sommes rassemblés aujourd’hui, pour exiger nos pécules. Cela fait deux trimestres que nos bourses d’entretien, ne nous ont pas été versées. Parce que nous sommes là depuis le 09 novembre 2020. Nous sommes en avril maintenant, ce qui fait 6 mois. Si nous ne sommes pas entendus, nous allons empêcher le redémarrage des cours, car nous avons déjà stoppé les stages. Nos situations sont précaires. La majorité d’entre nous ne vit plus avec le soutien des parents, nous avons des arriérés de loyers à payer, la nourriture à payer », a laissé entendre Baldé Zénab, la porte-parole du groupe.
A notre arrivée, aucun responsable n’était présent. Les salles de classes et les bureaux de l’administration étaient tous fermés. Mais à en croire Baldé Zénab, le directeur de cette école nationale des instituteurs de Kankan Morinkè Kaba, était présent sur les lieux mais ne leur a donné aucune note d’espoir.
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« Nous avons rencontré le directeur. Il nous a dit que s’il nous dit qu’il a l’argent, il nous aurait menti. D’accord, mais les étudiants des universités publiques ont reçu leurs pécules, alors que nous avons commencé les cours bien avant le supérieur », a dénoncé la jeune porte-parole.
C’est dans l’enceinte de la direction régionale de l’enseignement technique et professionnel que nous avons pu rencontrer Oumar Kaba, le directeur des études, qui demande aux jeunes : « de serrer la ceinture et de continuer à faire leurs stages, dans les écoles, comme il se doit. On va très bientôt les appeler pour le paiement de leur dus. Mais s’ils refusent d’aller en stage, ce n’est pas bon pour eux-mêmes ».
C’est désormais une coutume pour ces jeunes pensionnaires de l’ENI à Kankan, de manifester avant que l’Etat ne se décide à leur payer leurs bourses d’entretien. Dans la colère, l’un d’entre eux, pointe du doigt l’incompétence de la ministre de l’Enseignement technique et de la formation professionnelle :
« Cette ministre, Zénab Nabaya Dramé, franchement, il faut se dire la vérité, depuis qu’elle elle est venue, on a toujours des problèmes. L’année dernière encore, on était dans la même situation. Il nous a fallu prendre la rue. Elle ne mérite pas cette fonction. », a-t-il scandé.