Les jeunes enseignants contractuels de Kankan sont descendus massivement dans les rues de la ville, ce lundi 27 février 2023. Objectif, exiger le paiement de 5 mois de salaire et leur intégration à la fonction publique.
Une marche pacifique qui s’est déroulée sans jets de pierre ni aucune forme de violence. Cependant, ils ont brandi des pancartes et scandé des slogans très hostiles à l’encontre du ministre de l’Administration du territoire, et de la Décentralisation, Mory Condé ainsi que de son collègue de l’Enseignement pré-universitaire et l’Alphabétisation. Guillaume Hawing.
Tout au long de leur parcours, on pouvait entendre des expressions telles : « À bas Mory Condé ! A bas Guillaume Hawing ! Les caméras ne peuvent pas remplacer les enseignants. Trop c’est trop, payez nos 5 mois de salaires, on a faim… ».
Interrogé en marge de la manifestation, le coordinateur des enseignants contractuels de Kankan, Laye Camara s’est dit satisfait de cette grogne. Selon lui, « nous sommes sortis aujourd’hui dans la rue pour dire dire aux deux ministres en charge de notre situation, que nous ne sommes pas dupes. Nous ne sommes pas des idiots. Depuis 2018, on ne fait que nous nourrir des promesses. A présent nous en avons marre. Qu’ils cessent de nous prendre pour des imbéciles. Il (Mory Condé), distribue des véhicules aux propagandistes comme des cacahuètes et l’autre son collègue ( Guillaume Hawing), lui dilapide des fonds pour acheter des caméras. Nous sommes pour la plupart des pères et des mères de famille. Alors nous voulons le paiement immédiat de nos 5 mois d’arriérés et notre intégration à la fonction publique ».
Poursuivant, il menace également que : « c’est parce que nous ne voulons pas perturber la quiétude de la ville et le sens de responsabilité qui nous est dévolu en notre qualité d’enseignants que nous sommes dirigés directement vers les autorités locales que vous êtes. Sinon on aurait pu aller semer la pagaille dans les écoles et mêler les élèves à la danse. Mais si jamais rien n’est fait durant cette semaine, nous nous verrons obligés d’agir autrement .»
En réponse, les autorités locales en l’occurrence le gouverneur de région, le général à la retraite Aboubacar Sidiki Diakité, a tenté de les rassurer en ces termes : « Depuis 2018, vous êtes dans les classes, nous en sommes conscients. Mais rendre officiel votre statut d’enseignants contractuels, c’est grâce au colonel Mamady Doumbouya et il a instruit au ministère de l’Administration du territoire et de la Décentralisation. Ce qui est en train d’être fait est lent, c’est vrai mais on est en train de nous battre pour vous. Je sais que les enfants sont malades, que vous avez faim, que vous êtes des pères et des mères de famille, mais sachez que l’Etat ne peut pas satisfaire un contractuel de Kankan et laissé celui de N’Zérékoré ou de Labé. Aujourd’hui nous sommes au niveau de l’Anafic, comme je vous le dis, c’est la procédure administrative qui est un peu lente », a-t-il martelé.
A signaler qu’après avoir sillonné toutes les grandes administrations de la place sous l’œil vigilant d’un contingent des agents des forces de l’ordre, le groupe d’enseignants contractuels, a promis d’intensifier la lutte pour leur cause dans les jours qui viennent. Entre-temps, aux dernières nouvelles, les autorités éducatives ont annoncé l’arrivée imminente d’une mission dépêchée depuis la capitale Conakry pour procéder aux paiements des salaires en ce début de semaine.