Lancée il y a à peine deux semaines, l’exploitation artisanale d’une mine d’or au quartier Kankankoura, dans le secteur Banankônin au Sud-est du centre-ville de Kankan, est désormais interdite. C’est une décision prise ce vendredi 21 septembre par le préfet Aziz Diop.
Selon M. Diop, c’est le gouverneur de région Mohamed Gharé après concertation avec les services techniques concernés, qui l’a instruit de procéder à la fermeture provisoire de cette mine d’or.
«C’est à la suite d’un rapport des services techniques notamment des mines et de l’environnement commandité par nous autorités, que monsieur le gouverneur de région, le général Mohamed Gharé m’a instruit de fermer cette mine», précisé Aziz Diop qui voit dans cette interdiction un moyen qui préservera les cours d’eau riverains ainsi que la forêt classée de Kankankoura, située non loin.
En outre, le préfet de Kankan estime qu’une activité minière artisanale dans la commune urbaine, laisserait libre cours à toutes sortes de dérives sociales, y compris l’insécurité.
Cette décision de fermeture risque de ne pas être suivie par les orpailleurs qui se sont déjà donné rendez-vous sur le site. En tout cas, certains jeunes trouvés dans les environs de la mine ce vendredi férié, ne semblaient pas du tout apprécier la décision des autorités locales.
Mamady Sangaré, Moussa Diakité et Abou Camara, tous des jeunes mineurs se disent contre cette décision qu’ils qualifient d’ailleurs d’injuste.
« Si les autorités décident d’arrêter l’exploitation artisanale de la mine d’or de Kankankoura, c’est parce que ni elles, ni leurs enfants ne sont dans le besoin. Nous depuis plus de deux semaines, c’est là où nous trouvons notre pain quotidien», a dénoncé Mamady Sangaré.
Quant à Moussa Diakité, assez furieux contre cette décision, il accuse les autorités de ne rien faire pour trouver des emplois pour les jeunes.
«Ces autorités qui interdisent l’exploitation de cette mine, à part les annonces mirobolantes de projets sans suite et des milliers d’emplois qu’ils génèrent, ne font absolument rien. Alors qu’elles nous laissent nous débrouiller », se lâché Moussa Diakité.
En attendant de voir la suite de cette décision, de nombreux orpailleurs en majorité des jeunes hommes et femmes, se ruent sur la mine. Pour le moment, aucun dispositif sécuritaire n’était visible sur le site dans le secteur de Banankônin à Kankankoura. En tout cas à notre passage dans la soirée de ce vendredi, seul deux soldats et un jeune civile assez hostiles aux journalistes, y étaient pour, disent-ils, assurer la sécurité des lieux.