Le chef de l’Etat, Alpha Condé, a annoncé la reprise des cours pour les classes d’examens et les universités pour le 29 juin prochain. Ce, après plusieurs mois de fermeture à cause de la pandémie du Coronavirus.
A Kankan, cette décision est saluée mais avec beaucoup de réserves notamment par les élèves et étudiants de la ville qui sont partagés entre un réel sentiment de joie à l’idée de devoir bientôt reprendre le chemin des cours et d’interrogations.
Mohamed Fodé Camara, étudiant de l’Université Julius Nyerere de Kankan, ne semble pas pour autant tout à fait rassurer.
Selon lui, » à cause de cette annonce, en toute éventualité, il est clair qu’on va assister au retour massif d’un grand nombre d’étudiants de la régions qui se trouvent actuellement en séjour dans d’autres circonscriptions à travers tout le pays notamment à Conakry, qui est l’épicentre du COVID19 en Guinée ».
En plus, souligne-t-il, « tout le monde sait que les contrôles aux entrées et sorties de la ville ne sont pas efficaces ».
C’est le même danger que redoute aussi Mamadi Diané, élève en classe de terminale. De peur que le virus ne se propage à Kankan, il invite les autorités à prendre des dispositions adéquates: » Je suis bien sûr content d’apprendre que les cours vont bientôt reprendre. C’était ça mon souhait. Mais à présent ce qui m’inquiète maintenant c’est le retour des nos amis qui sont dispersés un peu partout dans le pays, surtout ceux de Conakry.
À vrai dire ça me fait beaucoup flipper. On tend vers une réouverture très risquée. C’est pourquoi je demande aux autorités de mettre tout en oeuvre dès maintenant pour permettre à nos amis qui sont en vacances dans les autres localités de rentrer mais sans pour autant qu’ils ne viennent propager la maladie ici à Kankan », demande-t-il.
De son côté, Siré Condé, élève en 10e année dans un complexe privé de la place, nous dira à son tour, ne pas être rassuré par cette décision de reprise des cours parce-que : » la pandémie n’est pas encore maîtrisée dans notre pays. Quand on notait des dizaines de cas on a décidé de fermer les espaces publics y compris les établissements scolaires. Maintenant qu’on est à des milliers de cas confirmés et que certains cas sont dans la nature, on nous demande de reprendre les cours. Selon moi, le moment est très mal choisi », soutient-il.
A noter qu’en prélude à cette reprise des cours annoncée par le président de la république, les encadreurs des écoles à Kankan ont déjà entamé leurs préparatifs. Les 4 grands établissements scolaires de la ville ont même été pulvérisés en ce début de semaine par les autorités locales de l’éducation.