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Kankan : des femmes dans les rues contre la cherté des produits pharmaceutiques

C’est désormais la guerre entre les femmes et les autorités locales de Kankan autour de la pénurie des médicaments provoquée par l’interdiction des pharmacies par terre par le gouvernement de la transition. Ainsi ce mardi 4 octobre 2022, elles ont pris d’assaut les rues de la commune urbaine pour exiger soit la diminution des prix des produits dans les pharmacies ou la réouverture des points de ventes non agréés.

«  Nous et nos enfants sommes souffrants. Ouvrez nos pharmacies », c’est le seul et unique message  qu’on pouvait lire sur toutes les pancartes et banderoles qu’elles ont arborées à travers la ville.

«  Nous avons assez souffert », «  Les prix sont chers », «  Ouvrez les points de vente », sont également quelques-uns des slogans qu’ont scandés tout au long de la journée, ces centaines de femmes en colère contre la fermeture des officines.

Rencontrée dans le bain de cette manifestation, Aminata Condé, handicapée,  assise sur sa mobylette tricycle et portant son enfant au dos, nous a fait savoir ceci : «  Nous avons trop souffert et nous sommes fatigués. Nous n’avons pas  les moyens d’acheter des médicaments à des prix exorbitants. La simple plaquette de paracétamol que nous achetions à 1 000 GNF est actuellement vendue à 5 000 GNF. Le sachet d’Orasel est passé aussi de 2 à 5 000 gnf. C’est pourquoi nous sommes sortis pour demander que le gouvernement ait pitié de nous pour ouvrir les officines, sinon on ne peut pas supporter toutes les dépenses auxquelles nous devons faire face notamment quand on part à l’hôpital. Si on dit d’aller faire tous nos achats dans les pharmacies agréées,  on ne peut acheter des plaquettes de paracétamol et de sachets de solution Orasel à 5 000 NF.  Cela ne peut pas nous arranger », a-t-elle scandé.

Alamako Sylla, une autre de ces nombreuses manifestantes, a décidé en marge de cet évènement pour sa part, de monter au créneau pour faire un témoignage.

«   Je suis tombé gravement malade la dernière fois. Ma belle-sœur et moi sommes allés à l’hôpital. Ils nous ont fait une ordonnance pléthorique. On est allé chercher les médicaments dans  les pharmacies agréées, on a dit de payer 530. 000 GNF pour un seul médicament. N’ayant pas assez de sous pour m’acquitter, j’ai dû me retourner bredouille. Donc jusqu’à présent je suis encore malade et je détiens mon ordonnance.  C’est pourquoi je demande à l’autorité d’ouvrir les officines ou alors, ils n’ont qu’à trouver la solution de faire baisser les prix des médicaments dans les pharmacies agrées », nous a-t-elle indiqué.

Déterminées à rencontrer les autorités locales, la meute de femme en colère a pris aussi d’assaut les locaux du gouvernorat. Face à elle, le gouverneur Aboubacar Sidiki Diakité, est monté  au créneau en ces termes : « J’ai bien entendu vos cris de cœurs, même si c’est à la  mairie que vous auriez dû aller ou alors chez le préfet. C’étaient à eux de me remonter le cas.  J’ai compris vos messages. Mais pour la réouverture des officines, je suis trop petit pour ça. La loi est au-dessus de tout le monde », a-t-il répliqué.

A rappeler que c’est depuis le 15 septembre 2022, que les hautes autorités du pays ont ordonné la fermeture de tous les points de vente et cliniques non agréés sur l’ensemble du territoire national.

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