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Kankan : dans les vestiges de la briqueterie, plus de 30 ans après l’arrêt des machines (constat)

La première République est sans doute, la période la plus faste en termes d’industrialisation de l’histoire de notre pays. Au moins chaque grande agglomération du pays était dotée d’une unité industrielle. C’est dans le cadre de cette promotion de l’industrialisation de nos localités que la ville de Kankan a connu l’implantation des usines de jus de fruits, du projet coton sans oublier la briqueterie.

Des unités industrielles qui ont malheureusement connu de triste sort au lendemain de la mort de feu président Sékou Touré. En raison d’une politique de libéralisation débridée mise en place par le nouveau pouvoir militaire qui avait à sa tête à l’époque le colonel Lansana Conté.

Ce départ raté du nouveau pouvoir dans le secteur de l’industrie a eu pour conséquence directe la mort inévitable de beaucoup d’usines, les unes après les autres. Tels sont les cas de l’usine de jus de fruits, de la briqueterie…

A Kankan, le franc succès qu’a connu cette briqueterie a amené ses riverains a donné le nom de cette usine au tout nouveau quartier qui s’est établi tout autour. A en croire les nombreux témoignages recueillis sur place, cette usine était l’une des pionnières dans la production de briques répondant aux standards dans toute la sous-région. Ce joyau industriel d’hier est aujourd’hui tombé dans une décrépitude totale. Elle ressemble à un véritable No man’s land déserté par les travailleurs. Même le gardien des lieux a abandonné sa guérite. Une bonne partie de la clôture s’est écroulée, les machines représentant l’ossature de la production sont toutes défectueuses.

Quasiment il n’y a plus rien à tirer de ces carcasses de ferrailles toutes grippées par la rouilles et autres intempéries de la nature, l’air et la poussière…  Certains compartiments de la briqueterie sont transformés en un site de soulagement à ciel ouvert pour tous ceux qui éprouvent le besoin d’aller à la selle. Ces endroits dégagent des odeurs âcres et pestilentielles.

Les parties qui servaient d’entrepôt pour les briques, sont aujourd’hui devenues un abri pour les sans-logis généralement très agressifs pour les personnes qui s’y hasardent, des pâtures pour des animaux, des espaces pour les cultures maraichères ou des dépotoirs d’ordures produites par des riverains. Le tout sous le regard impuissant des autorités locales.

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